Recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité, le chef de guerre Mahmoud al Werfalli -surnommé le boucher de Haftar- a été abattu à Benghazi par “des hommes armés non identifiés” dans un contexte de tensions entre factions à l’est de la Libye.
Ancien membre des forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), al Werfalli a été assassiné avec son cousin alors qu’ils étaient dans leur véhicule dans le centre de Benghazi, révèle une source sécuritaire, sous couvert d’anonymat, à l’AFP.
Ce commandant dans la Brigade Al-Saiqa, une unité des forces spéciales affiliée à l’ANL, s’est fait connaître par les vidéos des exécutions sanguinaires et impitoyables des prisonniers politiques. Il était impliqué dans le meurtre de plus de 40 personnes, 33 victimes entre juin 2016 et juillet 2017 et l’exécution par balle de 10 individus devant une mosquée à Benghazi en janvier 2018. La CPI avait émis deux mandat d’arrêt contre le militaire de 43 ans et l’accusait de “crimes de guerre”, “torture”, “traitements cruels”, “crimes contre l’humanité” et “autres crimes inhumains”.
Dans sa dernière sortie à Benghazi – avec sa milice en uniforme de police – Al-Werfalli a assuré une énième démonstration de force en s’en prenant au patron d’une concession automobile. Ces dernières semaines, la presse libyenne évoquait un divorce forcé entre al Werfalli et le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier aurait même négocié avec le gouvernement de transition, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, de livrer son ancien protégé à la Cour pénale internationale. La piste d’un règlement de compte n’est pas donc à exclure…