L’affaire fait beaucoup de bruit à Tripoli et dans la capitale italienne où tout ce qui touche à la Libye est scruté à la loupe. Selon le journal électronique romain LaPresse.it, il s’agit de l’existence d’un lobby international qui s’activerait afin de rétablir le régime monarchique dans l’ancienne colonie italienne. Et c’est le prince Mohamed Senoussi, neveu du roi Idris 1er, dernier monarque déposé par Mouammar Kadhafi en 1969, qui, depuis Londres, s’active à rameuter un attelage improbable afin de convaincre les grandes puissances et les pays limitrophes de jouer la carte de la royauté.
Pour ce faire, le prince Mohamed Senoussi s’appuierait, d’après La Presse, sur Moulay Mustapha Alaoui, un lobbyiste d’origine marocaine établi aux Emirats Arabes Unis et qui est le chef exécutif de Startegic Communications Group, une boîte de lobbying installée à Dubaï. Le prétendant au trône de Libye aurait également des contacts avec le journaliste Aboubakr Jamaï, ami de Moulay Mustapha Alaoui et ancien patron de l’hebdomadaire casablancais Le Journal, aujourd’hui reconverti dans l’enseignement supérieur à Aix-en-Provence. Un troisième partenaire serait lui aussi impliqué dans cette ambitieuse entreprise, Issandr El Amrani, journaliste maroco-américain et directeur du secteur Afrique du Nord dans le think tank « International Crisis group ».
Les promoteurs du retour à la royauté en Libye disent avoir le feu vert du premier ministre Fayez el-Saraj et de plusieurs anciens ambassadeurs, hommes politiques et homme d’affaires libyens vivant aujourd’hui entre les Emirats Arabes Unis, l’Allemagne et l’Autriche.
Concernant les appuis internationaux, Moulay Mustapha Alaoui et Aboubakr Jamaï préfèreraient ignorer la seule monarchie de la région, à savoir le Maroc, et opteraient pour une implication de l’Egypte, de la Tunisie et de l’Algérie. D’autre part, ils devraient bientôt entamer des contacts aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis où réside le prince Moulay Hicham, grand ami de Moulay Mustapha Alaoui, et notoirement en froid avec son cousin le roi Mohammed VI.
Pourtant, selon des sources bien informées à Rome, faire la promotion d’une monarchie constitutionnelle dans une Libye en proie à une guerre civile et où le jeu des puissances régionales empêche toute solution, relèverait de la gageure. Selon plusieurs de ses proches, le prince Mohamed Senoussi serait loin de faire l’affaire. Sans aucun ancrage dans le pays, il mène une vie aristocratique à Londres où il est marié à une princesse espagnole de la lignée des Bourbons. Un autre handicap dans un pays où les relations matrimoniales sont d’une importance capitale pour créer et renforcer les alliances politiques.