Le nouvel exécutif libyen, né au forceps d’un processus onusien, s’est récemment lancé en tournée dans quatre pays du Golfe: le Koweït, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Qatar. Objectif: obtenir le soutien au gouvernement de transition et éviter une nouvelle ingérence étrangère.
Si la promesse de bénéficier d’un quota important dans la reconstruction du pays a été à l’ordre du jour, le sort des mercenaires tchadiens et soudanais envoyés en Libye pour soutenir Khalifa Haftar a également été discuté avec les fidèles amis du maréchal, les Émirats et l’Arabie saoudite. Abdelhamid Dbeibah a également appelé les pays du Golfe à décupler leurs investissements en Libye, où il se veut garant de la stabilité sécuritaire pour l’arrivée des investisseurs étrangers.
Toutefois, la mise en place de partenariats stratégiques avec les EAU et l’Arabie saoudite dépend des relations entre la Libye et la Turquie, le rival idéologique et stratégique des princes héritiers.
Abdelhamid Dbeibah, réputé proche de la Turquie, voit ses liens avec Erdogan se transformer en entrave diplomatique: Ankara retira-t-elle ses troupes de Libye ? Abandonnera-t-elle l’accord de la délimitation maritime contesté par la Grèce et l’UE ? Des actes d’apaisement devenus nécessaires pour une meilleure crédibilité internationale du nouvel exécutif libyen.