Crédité d’un démarrage tonitruant à la tête de la diplomatie marocaine, notamment suite à la visite du Roi Mohammed VI aux Etats-Unis à l’automne dernier, l’aura de Salaheddine Mezouar, patron du RNI, a vite pâli. Alors que beaucoup s’attendait à ce qu’il s’affirme comme le chef de l’appareil diplomatique, Mezouar s’est rapidement empêtré- comme son prédécesseur islamiste- dans les erreurs protocolaires et a multiplié les actions à faible valeur ajoutée. « Son action manque de lisibilité » nous affirme une source au sein du ministère des affaires étrangères à Rabat. L’épisode de la « fouille » sévère dont il a fait l’objet à l’aéroport Charles de Gaulle, est un indicateur, selon les observateurs, du manque de maîtrise par le nouveau ministre, qui aurait du se prêter de bonne grâce au contrôle, puis alerter amicalement son homologue, au lieu de jouer la carte du martyr. « Cela a jeté de l’huile sur le feu, et Mezouar est perçu désormais comme celui qui a voulu surinfecter la crise entre Rabat et Paris, pas très malin à un mois de la réunion du conseil de sécurité » poursuit la même source au sein du ministère. Certains n’hésitent pas à Rabat à parler d’un « ministre de représentation » qui serait pris en otage par le secrétaire général du ministère, Nacer Bourita, qui surpasse le ministre grâce à sa maitrise technique incontestable des dossiers. Dans une pique mouillé d’acide, un fin connaisseur de l’appareil des affaires étrangères affirme : « Mezouar fait de la diplomatie, Bourita de la politique étrangère ». Une situation qui déteint forcément sur les performances diplomatiques du Maroc et oblige à des ajustements permanents.
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