Encore une fois le torchon brûle entre les pays du Golfe. En effet, les événements qui ont secoué ces derniers jours la Tunisie ont opposé le Qatar aux autres pays du Conseil de Coopération du Golfe.
Ainsi, à Charm Al Cheikh, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes en marge du sommet économique arabe, les oreilles de Kamel Morjan, ministre des Affaires étrangère tunisien ont sifflé lors de sa rencontre avec ses homologues Saoudien et Koweitien. Ceux-ci ont fait savoir au responsable tunisien qu’ils étaient très mécontents de la manière dont a été traité le président déchu Ben Ali. Ils ont également fait savoir qu’ils ne reconnaîtraient pleinement le nouveau gouvernement mis en place à Tunis que si celui-ci présentait quelques garanties notamment « politiques ». Zine El Abidine Ben Ali entretenait de très bons rapports avec les pays du Golfe et notamment avec les princes des Emirats et ceux du Koweït. D’ailleurs, et d’après des sources contactées par Maghreb-intelligence en Egypte, le ministre koweitien des AE, Cheikh Mohamed Sabah Al Salem Al Sabah s’est montré particulièrement « froid et arrogant » avec son homologue tunisien. Le prince Saoud Al Fayçal s’est lui aussi montré ironique en faisant allusion au rôle présumé joué par les « Etats-Unis du Qatar », comme il aime le répéter, dans la révolution du Jasmin, notamment à travers Al Jazeera. Dans ce sens, le premier ministre du Qatar Cheikh Jassim Ben Hamad dit fièrement à tous ses interlocuteurs que le Qatar vient de réussir la première révolution « cathodique » de l’histoire grâce à Al Jazeera.