Le quotidien Al Jarida al Oula passerait par une zone de fortes turbulences, selon certains actionnaires du quotidien. Et le scénario du pire est à craindre pour le journal arabophone, qui pourrait bientôt mettre la clé sous le paillasson.
Criblé de dettes, le quotidien casablancais ne pourrait plus continuer à publier à pertes. Avec un lourd passif dépassant les 9 millions DH, le staff du journal serait acculé et n’aurait pas d’autre solution que de jeter l’éponge.
L’expérience d’Al Jarida Al Oula, un titre généraliste, date pourtant d’à peine deux ans. Mais, pris dans le cercle vicieux d’une mévente chronique et de l’absence de publicité, les responsables de l’édition ont préféré arrêter les dégâts.
Les ventes n’ont jamais réussi à vraiment décoller depuis le lancement de ce quotidien en mai 2008. Le journal n’a pas particulièrement brillé parmi les autres titres de la presse indépendante. Malgré tout, la direction s’accrochait au vague espoir de fidéliser un lectorat qui se fait de plus en plus rare.
Cette situation n’est d’ailleurs par propre à l’infortunée Al Jarida Al Oula. D’autres titres de la presse marocaine souffrent des mêmes ennuis. Leur souci premier : fidéliser un lectorat en nombre suffisant pour permettre à la rotative de tourner. Et attirer ainsi davantage d’annonces publicitaires. Car c’est la pub qui fait figure d’ultime d’espoir auquel s’accrochent courageusement de nombreux journaux, face au recul d’un lectorat de plus en plus capté par la déferlante Internet.
Le bref parcours d’Al Jarida Al Oula ne s’est pourtant pas passé sans encombre. Le quotidien a eu plusieurs démêlés avec la justice. Et son directeur de publication Ali Anouzla, qui avait dirigé la défunte Al Jarida Al Oukhra, a été notamment condamné dans des procès en diffamation.