Les guinéens doivent le bon déroulement des premières présidentielles libres organisées dans le pays, dimanche 27 juin, au général Sékouba Konaté.
Le chef de la junte, incontestable artisan de ce triomphe contre une dictature qui a maintenu le pays sous une chape de plomb pendant plus d’un demi-siècle, était en visite privée au Maroc, à trois jours du scrutin tant attendu.
Bien qu’informel, le voyage du général «bienfaiteur» dans le Royaume chérifien, n’est pas passé inaperçu, surtout à la veille d’un scrutin aussi décisif pour la Guinée. Selon des sources bien informées, il a tenu à exprimer personnellement sa reconnaissance au Maroc pour son rôle dans la résolution de la crise en Guinée, et la coordination du processus de transition dans le pays. Le Maroc avait en effet accueilli le turbulent capitaine Dadis Camara pour des soins après avoir échappé à une tentative d’assassinat. Irrémédiablement affaibli par sa blessure, Camara a été évacué du Maroc au Burkina Faso où il n’a plus fait entendre parler de lui, évitant ainsi à la Guinée un nouveau cycle d’affrontements politiques et ethniques.
Au Maroc, le général Konaté a rencontré des centaines d’étudiants guinéens présents dans le pays, réunis dans une ambiance bon enfant à l’ambassade de Guinée à Rabat. Le général s’est adressé à ses compatriotes en réitérant sa reconnaissance aux autorités marocaines.
Les étudiants et diplomates guinéens ont de leur côté salué le rôle du général dans la relance du processus politique en Guinée avec ce slogan : «un homme qui renonce au pouvoir est encore plus grand que le pouvoir». Ils saluaient ainsi la rigueur politique et morale du général Konaté, qui a promis des élections libres, auxquelles ni les militaires ni les membres du gouvernement transitoire ne devaient participer. Et il a tenu parole.