Pour la première fois, Berlin laisse transparaître les véritables raisons de son refus de cautionner la résolution de l’ONU portant sur la création d’une zone d’exclusion aérienne en Libye. Les Allemands se sont également abstenus de participer aux frappes aériennes, et pris leurs distances vis-à-vis des opérations menées par l’OTAN. [onlypaid]
Dès le début, Angela Merkel a estimé que l’intervention militaire allait mener à l’enlisement en Libye sans pour autant la sauver de la dictature de Kadhafi. Les Allemands pensent qu’en fin de compte, ce riche Etat pétrolier dont la superficie est plus vaste que celle de l’Egypte, risque d’être divisé. Les Allemands ont fait savoir que leur position émane du fait que ce qui se passe en Libye n’est pas tant une confrontation entre des démocrates et une dictature, mais plutôt entre deux ailes d’une même dictature. Berlin estime que les « révolutionnaires d’aujourd’hui » étaient les « instruments de répression d’hier » du régime de Kadhafi et qu’il ne suffit pas pour eux de se battre sous les drapeaux de l’OTAN pour qu’ils deviennent des démocrates. Pis encore, les rapports établis par les services allemands affirment qu’il n’y a aucun dénominateur commun entre l’ancien ministre de la Justice, actuel président du CNT (Conseil national de transition), Moustafa Abdel Jalil, et l’ancien ministre de l’Intérieur, le général Abdel Fattah Younès. Ce dernier qui a servi pendant 40 ans le régime de Mouammar Kadhafi, a participé personnellement à la torture des opposants dans la fameuse prison d’Abou Salim. Les services allemands estiment qu’aussitôt que le régime de Kadhafi s’approchera de sa fin, la guerre s’installera plus rapidement que prévu entre les symboles de la nouvelle démocratie qui seront rejoints par l’homme de la CIA, l’ancien Colonel Khalifa Haftar. Un scénario à la somalienne auquel Berlin préfère ne pas participer. [/onlypaid]
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