L’annonce par le président Abdelaziz Bouteflika de l’organisation d’élections législatives anticipées le 10 mai prochain a laissé les Algériens de marbre. Excepté les états-majors des partis politiques, tout le monde semble préoccupé par les intempéries qui dévastent le pays depuis deux semaines. [onlypaid] Cela dit, ce sont les islamistes modérés du Mouvement de la Société pour la Paix -MSP- de Bouguerra Soltani qui se sentent soudainement pousser des ailes. Ils se désolidarisent de l’alliance présidentielle tout en continuant à siéger avec elle au gouvernement. Déjà, des voix comme celle de Louisa Hanoune, présidente du parti Travailliste s’élèvent pour dénoncer une possible « dictature islamiste », rappelant que l’Algérie ne ressemble en rien ni à l’Egypte, ni à la Tunisie, ni au . Mais, si les islamistes modérés espèrent glaner la majorité des voix lors des prochaines législatives en surfant sur la vague du printemps arabe, les « laïcs » comptent eux sur le traumatisme qui s’est enraciné dans la société algérienne par une décennie d’horrible guerre civile où les islamistes du FIS étaient partie prenante. Cependant, et d’après des sources proches du ministère de l’Intérieur à Alger, ce n’est pas une probable victoire islamiste qui inquiète le palais El Mouradia et les généraux, mais le taux d’abstention qui, selon les enquêtes informelles réalisées jusque-là, risque d’être très bas.
Les « sondages » effectués par les services du ministère de l’Intérieur et la DGSN donnent tous un taux d’abstention qui avoisinerait 75 %. Ce qui, si cela s’avérait vrai le 10 mai prochain, portera un sérieux préjudice à tout le processus engagé par le président Abdelaziz Bouteflika.[/onlypaid]