Quand le nouveau chef du gouvernement espagnol décidait de se rendre au Maroc pour sa première visite à l’étranger, il le faisait en dépassant un traumatisme qui l’avait profondément marqué. [onlypaid] En effet, Mariano Rajoy aurait confié à un proche collaborateur « avoir peur de se rendre au Maroc » où des centaines de milliers, avec à leur tête tous les membres du gouvernement Abbas El Fasssi, avaient manifesté contre le PP, le parti dont il est le dirigeant. Il y a plus d’une année, environ un million de manifestants avaient paradé dans les rues de la capitale économique du royaume chérifien afin de dénoncer « l’hostilité du PP » contre le Maroc. Le leader de la droite espagnole avait alors été particulièrement visé par les slogans des manifestants. « A l’époque, à des amis qui lui demandaient de passer ensemble des vacances dans l’Est du Maroc, il avait répondu qu’il craignait d’être pris à partie par les Marocains », confirme un responsable du PP. D’après des sources proches de Rajoy, les images des foules marocaines criant leurs ressentiments envers le PP et son chef avaient déstabilisé l’actuel président du gouvernement qui n’imaginait pas que les choses pouvaient atteindre un tel degré.
« Aussi le choix du Maroc comme première destination après son élection en novembre était-il plus une manière de conjurer ses démons marocains hérités du temps d’Aznar », avoue un haut responsable espagnol bien au fait du psychisme de l’actuel chef du gouvernement espagnol. [/onlypaid]