L’éditorial du mardi 12 juin du quotidien « Attajdid », proche du parti du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, n’est pas passé inaperçu. Le porte-parole officieux du PJD s’en prend aux syndicats qui organisent des manifestations demandant le départ de Benkirane. [onlypaid]
Il s’agit de la CDT, de la FDT et de l’ODT, tous issus de la mouvance ittihadie. L’éditorial dénonce également les hauts responsables des médias publics qui se seraient « départis de leur devoir de réserve pour s’en prendre au gouvernement dirigé par les islamistes », ainsi que l’agence MAP et le quotidien officieux Le Matin, accusé de reprendre allégrement les critiques des organisations internationales contre le gouvernement de Benkirane. La charge d’Attajdid n’a pas épargné la Chambre des conseillers où le parti et ses alliés ne disposent pas de la majorité. Ce qui a provoqué une véritable fronde de la part des « faucons » du parti islamiste contre Abdelilah Benkirane. D’après des sources bien informées au sein du parti, ces « durs » qui sont convaincus que certaines personnalités du « Makhzen » sont derrière « la cabale » contre le PJD, demandent au chef du gouvernement de ne plus faire preuve de retenue et de rendre les coups qui lui sont assénés. C’est dans ce cadre que Benkirane aurait demandé la semaine passée au Palais la permission de s’adresser directement aux Marocains sur trois chaînes de télévision. Un privilège dont ne bénéficiaient jusque-là que les souverains alaouites. « Par ce geste, le palais montre à l’opinion publique nationale et internationale qu’il est au-dessus de la mêlée et comme il garantit les droits de l’opposition, il fait tout pour aider le gouvernement dans sa tâche », affirme une personnalité proche des cercles du pouvoir à Rabat. D’ailleurs, le PJD n’a pas attendu pour riposter. Des députés du PJD ont accusé lors d’une séance publique au parlement, l’ancien ministre des Finances et actuel président du plus grand parti de l’opposition -le RNI- de corruption.
Salaheddine Mezouar aurait touché en tant que ministre des primes mirobolantes en dehors de ce qui est prévu par la Loi. Chose que ce dernier nie formellement, en menaçant le PJD de poursuites judicaires. Selon un ex-ministre istiqlalien, « le pugilat ne fait que commencer et c’est celui qui restera debout quand retentira le gong qui sera déclaré vainqueur ». Les paris sont ouverts.[/onlypaid]