En se débarrassant du général Mohamed Ould Hady de la direction générale de la sûreté nationale, le président Ould Abdelaziz l’a remplacé au pied levé par le général Ahmed Ould Bekrin qui subissait jusque-là une pénible traversée du désert. [onlypaid] Chef d’état-major de la gendarmerie nationale jusqu’en 2009, Ould Bekrin avait été débarqué suite à l’enlèvement la même année de trois humanitaires espagnoles entre Nouakchott et Nouadhibou. Il fut nommé secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Un poste purement administratif et qui n’a aucune importance en Mauritanie. Pour sa part, le général limogé Ould Hady qui faisait partie d’un quarteron de généraux influents à Nouakchott, n’a rien vu venir. D’après des membres de sa famille, sa relation avec le président était tendue ces derniers jours, comme l’est d’ailleurs celle du d’état-major le général Ould Ghazouani. Selon un homme d’affaires français qui a ses entrées au palais présidentiel à Nouakchott, la gestion actuelle du général Ould Abdelaziz rappelle furieusement les deux dernières années de Mouaouiya Ould Tayaa. Cette valse des généraux les plus puissants laissera, d’après lui, des séquelles qu’il serait difficile de faire oublier, d’autant plus que l’affaire de Badr, l’un des fils du président qui a tiré avec une arme à feu sur une fille lors d’une soirée mondaine, n’a pas arrangé l’atmosphère. Plusieurs chefs de tribus et des généraux commencent à trouver que le président Ould Abdelaziz et sa famille en font trop.
La « Mauritanie puritaine » qui a chassé Ould Tayaa réagira tôt ou tard. De la à dire qu’Ould Abdelaziz est sur la sellette, il n’y a qu’une petite dune que beaucoup de spécialistes n’hésitent plus à franchir. [/onlypaid]