Le quotidien britannique de centre-droit «Times» généralement bien informé vient de lancer un pavé dans la mare… saoudienne.
En révélant que les autorités de Riyad auraient donné leur accord tacite à Israël pour que celle-ci utilise le couloir aérien saoudien afin de bombarder les installations nucléaires iraniennes. Ce pacte, selon le Times réputé pour avoir ses entrées auprès des princes saoudiens, aurait été conclu sous l’égide des Américains. Il faut dire que les trois pays vouent une haine viscérale à l’Iran qui constitue une sérieuse menace pour la suprématie militaire israélienne et pour le leadership religieux saoudien dans la région.
L’aviation israélienne ne peut atteindre les installations nucléaires iraniennes même en ayant recours au ravitaillement en vol. Les sites d’enrichissement d’uranium iraniens situés à Natanz et Qum ainsi que le bâtiment de stockage de gaz à Ispahan et le réacteur à eau lourde d’Arak qui pourraient être visés par les militaires israéliens sont à 2500 kilomètres d’Israël, distance limite pour les avions du Tsahal. L’ouverture d’un couloir dans le nord du royaume wahhabite arrangerait fortement les affaires de l’Etat hébreu.
Cependant, les révélations du «Times» ont été très mal accueillies par Riyad qui n’a pas hésité à parler de «coup de poignard» anglais dans le dos. Passer pour un allié des Israéliens en ce moment revient à affaiblir encore plus une Arabie Saoudite qui a de plus en plus de mal à s’imposer au Moyen-Orient.