Elle était quasiment le sosie de Hassan II. La seule au sein de la famille royale qui tenait tête à son monarque de frère. La seule qui a eu un rôle aussi déterminant pour l’indépendance du Royaume aux côtés de celui qui gouvernera seul le Maroc pendant pratiquement 40 ans. Le 11 avril 1947, une jeune princesse s’adresse à la foule à Tanger. C’est la première fois dans l’histoire d’un Royaume plutôt conservateur, qu’une jeune femme et de surcroît de sang royal, harangue la foule cheveux à l’air et visage découvert. C’est un pied de nez à la fois à la colonisation française et aux milieux conservateurs et « islamistes » marocains. A travers, la jeune princesse de 17 ans, la maison royale chérifienne fait savoir au monde qu’elle est au diapason des aspirations modernistes des élites marocaines. A partir de ce discours historique, plusieurs leaders nationalistes du royaume emboîtent le pas à Mohammed V et envoient leurs filles faire des études sans porter ni foulard ni voile. Au lendemain de l’indépendance, elle dirige l’Entraide nationale, une institution qui joue un rôle crucial dans la mise à niveau du pays. De 1964 à 1969, la fille aînée de Mohammed V est par la suite nommée ambassadrice à Rome puis à Londres. Ce n’est que quarante ans après que le Royaume nommera une deuxième femme au poste d’ambassadrice à l’Unesco. Avant de s’éteindre, Lalla Aïcha qui avant de se marier à Hassan Yacoubi, était promise au roi Fayçal II d’Irak -assassiné en 1958-, vivait paisiblement entre Marrakech et Tétouan retirée des affaires publiques et s’adonnant exclusivement à son sport favori : le golf.
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