Les autorités algériennes sont aujourd’hui dans la position de l’arroseur arrisé. En décidant, il y a tout juste deux ans, d’arrêter les transferts de son gaz vers l’Europe à travers le gazoduc Maghreb-Europe, l’Algérie voulait punir le Maroc en le privant de son gaz.
Deux ans après cette décision, la stupéfaction est totale chez les dirigeants algériens. Non seulement le gazoduc fonctionne, mais depuis la réouverture u gazoduc Maghreb-Europe dans le sens inverse de celui prévu au début, les envois de gaz vers le Maroc depuis l’Espagne n’ont pas cessé de croître.
Le pipeline qui traverse le Maroc dont la une capacité est de 960 gigawattheures (GWh) par mois, connaît depuis quatre mois avec des expéditions supérieures à 85% de son potentiel. Pendant le mai dernier, ces expéditions de gaz vers le Maroc ont dépassé pour la première fois 90% des potentialités mensuelles du gazoduc.
Au début de la réouverture du gazoduc, les quantités transportées vers le royaume chérifien étaient très faibles, mais ces derniers mois, les exportations ont monté en flèche. Par rapport aux volumes presque confidentiels de juin dernier (60 gigawattheures, GWh), juillet (172 GWh) et septembre (123 GWh), les expéditions ont commencé à s’intensifier en octobre avec (328 GWh), en novembre avec (553 GWh), en décembre avec (527 GWh), en janvier avec (536 GWh) et en février avec (680 GWh).
Selon les registres de la Strategic Reserves Corporation (Cores) et le gestionnaire du système électrique espagnol et opérateur du réseau de grands gazoducs Enagás, c’est au cours des quatre derniers mois que les volumes de gaz exportés vers le Maroc ont explosé, avec des niveaux bien supérieurs avec en mars (820 GWh), en avril (834 GWh), en mai (868 GWh) et en juin (840 GWh).
Tout au long de cette dernière année, les réexportations de gaz de l’Espagne vers le Maroc ont dépassé 6 460 GWh cumulés, faisant du royaume chérifien la quatrième destination des expéditions de gaz depuis les installations espagnoles, derrière la France, l’Italie et le Portugal. Au sens strict, l’Espagne ne vend pas de gaz au Maroc. Le rôle de l’Espagne se limite à recevoir dans ses usines de regazéification les navires transportant le gaz que Rabat achète à n’importe quel pays fournisseur et l’envoie via le gazoduc Tarifa (Cadix) vers le pays Maroc.