La nomination du très respecté octogénaire Béji Caïd Essebssi constitue une véritable revanche pour la bourgeoisie Béldi tunisoise, éloignée depuis plus d’une trentaine d’années du cœur du pouvoir. En effet, L’ancien ministre des Affaires étrangères de Habib Bourguiba qui a été aussi ministre de l’Intérieur et de la Défense a été propulsé aux devants de la scène à Tunis après avoir accepté le poste très peu envié de premier ministre de cette deuxième république qui est en train de se mettre en marche en Tunisie. C’est le président intérimaire Fouad Mbazaa -un autre Béldi- qui réussit à convaincre son vieil ami et voisin Caïd Essebssi d’accepter de sauver le pays du chaos. Il faut dire que deux jours après la fuite de Zine El Abidine Ben Ali, l’intervention de Béji Caïd Essebssi a été largement suivie par les Tunisiens sur Nesma TV, la chaîne de Tarak Ben Ammar. Ce jour là, le vieux politicien bourguibien avait prononcé les propos qu’aurait dû tenir Mohamed Ghannouchi. Il était donc logique que Fouad Mbazaa propose à son ami de reprendre du service, ce dernier n’a pas eu besoin de ses faire beaucoup prier et impose dans la foulée son style. Parlant un langage qui plait aux Tunisiens, il décide d’éloigner du nouveau gouvernement deux opposants historiques comme Ahmed Ibrahim et Néjib Chebi. La raison est simple : ceux qui veulent briguer la présidentielle n’ont qu’à rester loin du pouvoir. En outre, Caïd Essebssi ne cède pas au chantage de l’UGTT, et aurait signifié à Abdeslem Jrad que tous les membres du bureau exécutif de la centrale syndicale -y compris Jrad lui-même- auraient un certains nombre de squelettes dans leurs placards, qui pourrainet « opportunémment » refaire surface. Cet argument massue a semble-til refroidi les ardeurs belliqueuses de l’UGTT et a donné à Béji Caïd Essebssi un avantage psychologique sur nombre d’acteurs politiques.
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