En fin de semaine dernière, plusieurs médias internationaux ont rapporté la découverte en Norvège d’un gisement de roches phosphatées d’un potentiel estimé à 70 milliards de tonnes. Selon un rapport publié début juillet sur Ecofin Pro, si le potentiel de ce projet se matérialisait, l’économie marocaine en serait négativement affectée.
Et même si de nombreux analystes estiment que les ressources norvégiennes ne sont pas confirmées dans les proportions annoncées, il ne fait aucun doute que Norge Mining est sur un projet majeur capable de bousculer les hiérarchies mondiales. Par ailleurs, le fait que ce concurrent de l’OCP soit européen, avec un libre accès aux différents marchés de l’Union, pourrait également priver le Maroc d’un client important représenté par l’UE. Le royaume chérifien est le premier fournisseur de phosphate de la zone euro, loin devant la Russie (16%).
Cela dit, il faudra du temps pour concrétiser ce potentiel, ce qui devrait être mis à profit par le Maroc pour réajuster leurs stratégies commerciales.
Les phosphates constituent le principal produit de l’exploitation minière marocaine. Avec des réserves estimées à 50 milliards de tonnes, le royaume chérifien a produit 38 millions de tonnes en 2021.
Le Maroc, en effet, est actuellement le deuxième producteur mondial de phosphates, après la Chine. Les phosphates sont en effet le principal produit du secteur minier marocain, qui représentait en 2020 plus de 20% des exportations et environ 10% du PIB.
Le Maroc est le pays qui dispose des plus grandes réserves de la matière première utilisée dans les engrais, mais aussi dans l’énergie (panneaux solaires) et l’automobile (pour les véhicules électriques). D’après l’United States Geological Survey (USGS) les réserves marocaines s’élevaient à 50 milliards de tonnes en 2021, soit plus de 70% des 71 milliards de tonnes de réserves mondiales connues à cette date. La Chine, qui suivait dans le classement, n’abrite que 3,2 milliards de tonnes de réserves.