L’interview accordée par Taïb Fassi-Fihri en fin de semaine à l’envoyé spécial du quotidien madrilène El Pais a mis plusieurs diplomates et politiques marocains en rogne.
Alors qu’il y a quelques semaines, Taïb Fasi-Fihri avait poussé un coup de gueule contre les médias espagnols à Madrid même, où il les a accusés de parti pris et de manque de professionnalisme, voilà qu’il reçoit en pleine tempête médiatique un des médias espagnols les plus intransigeants avec le Maroc. En plus, le ministre des Affaires étrangères du royaume chérifien s’emmêle les pinceaux pendant l’interview et répond à côté de la plaque. Juste après la publication de l’entretien sur les colonnes d’El Pais, il s’empresse de démentir et menace de poursuivre en justice le quotidien. D’après une source à Rabat, les bourdes de Taïb Fassi-Fihri se multiplient à un rythme élevé, ce qui effraie les cercles politiques qui redoutent l’erreur fatale. Dans le même registre, le ministre de la Communication Khalid Naciri ne fait pas mieux. Alors qu’il s’était déchaîné contre la presse espagnole en direct à la télévision d’Etat marocaine en justifiant son refus d’accorder des autorisations aux journalistes espagnols par leur anti marocanisme, le voilà qui revient quelques jours après sur ses déclarations et permet à l’envoyée spéciale d’El Mundo, le journal espagnol le plus proche du Polisario, de se promener à Laâyoune. Les deux ministres du gouvernement marocain ont, d’après un ancien ministre marocain, fait montre d’amateurisme dans la gestion des intérêts de l’Etat. « A eux deux, c’est le maillon faible du staff marocain qui a géré les événements de Laâyoune ». Un constat sévère, mais peut être pas faux.