La Libye, du colonel Mouammar Kadhafi, est-elle en phase de réussir un nouveau pari d’indemnisation du côté de Séoul, pour une récente affaire d’espionnage qui brouille les relations diplomatiques entre les deux pays ?
En août 2008, Kadhafi avait déjà forcé la main à Silvio Berlusconi, alors chef du gouvernement italien, obligeant Rome à verser à la partie libyenne cinq milliards de dollars à titre de dédommagement pour la période coloniale, qui dura de 1911 à 1942.
Un peu plus tard, Hannibal, un des fils du numéro Un libyen, a lui aussi réussi son coup contre les autorités suisses, les obligeant à lui verser une indemnisation de 1,5 millions de Francs suisses, pour la publication dans un journal suisse, de photos qui lui ont été prises par la police, et qui présentaient une vue de face et de profil de son visage mal rasé, hirsute et l’air hagard.
A présent Tripoli réclame plus d’un milliard de dollars à la Corée du sud pour clore le dossier de la crise diplomatique en cours.
Cette crise a été rendue publique après l’expulsion par Tripoli en juin dernier d’un officiel sud-coréen accusé d’avoir tenté de collecter pour le compte des services de renseignements de son pays, des informations sur le guide de la révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi, sa famille et de hauts responsables libyens.
La mission diplomatique libyenne à Séoul avait même été fermée, obligeant les hommes d’affaires sud-coréens à aller demander leurs visas aux chancelleries libyennes dans des pays voisins.
A défaut d’être indemnisée, Tripoli menace de réduire au minimum ses transactions commerciales avec son partenaire sud-coréen, sachant que depuis 1978, près de 300 projets de construction ont été réalisés en Libye par des entreprises sud-coréennes pour un montant global de 35 milliards de dollars. Une demande pour un chantier gratuit d’un montant d’un milliard de dollars aurait été formulée par Tripoli à une délégation sud-coréenne qui était en déplacement en Libye pour tenter de dénouer l’incident diplomatique.