Il est de notoriété publique que la monarchie hachémite bénéficie de longue date de l’appui total des Etats-Unis. Cela dit, depuis que le vent du printemps arabe souffle sur le monde arabe, ce soutien devient de plus en plus tiède. Si sur le plan militaire et sécuritaire, les relations entre Amman et Washington sont au beau fixe, en revanche les échanges sont très froids sur le plan politique.[onlypaid]
L’administration de Barack Obama reprocherait au roi Abdallah d’avoir manqué le train des réformes. Pour la maison blanche, la monarchie hachémite devait saisir l’opportunité du printemps arabe afin d’instaurer une véritable démocratie. D’après les rapports qui sont en possession de l’équipe Obama, le royaume jordanien serait très fragilisé par une répartition très inégale des richesses. L’affairisme de la famille de l’épouse du roi ainsi que certains proches du palais, a créé un très grand malaise contre l’élite « occidentalisée » du royaume. Selon des sources diplomatiques, le régime serait au bord de l’implosion.
« La popularité du roi Abdallah s’érode rapidement et les soutiens dont il bénéficiait au sein de la population bédouine s’effritent chaque jour un peu plus », affirme un ancien ambassadeur anglais à Amman. Il est clair, d’après les informations dont nous disposons, que les Etats-Unis ne comptent pas lâcher le roi, mais pourraient laisser « pourrir la situation économique » afin de le pousser à esquisser davantage de réformes politiques, et surtout ouvrir son gouvernement aux opposants islamistes qui entretiennent de bonnes relations avec le Qatar et l’Arabie Saoudite. [/onlypaid]