L’annonce faite en août par le ministère israélien de la Santé de libéraliser les lois du pays sur l’usage du cannabis médical risque de changer la donne sur le marché européen. Israël se trouvera en rivalité directe avec le Maroc sur l’un des plus grands pour la consommation de drogues dans le cadre des soins de santé.
Israël qui au début des années 1990 avait déjà légalisé l’usage médical de la drogue, les nouveaux amendements, qui devraient entrer en vigueur en décembre, accordent l’accès au cannabis aux patients souffrant d’un large éventail de problèmes de santé, notamment l’épilepsie, la démence et l’autisme, et cela sans licence. Il suffira aux personnes souffrant d’un de ces maux d’obtenir une ordonnance.
Dans la foulée, le processus d’exportation a également été simplifié notamment pour les expéditions vers l’Europe, alignant ainsi la réglementation israélienne sur les bonnes pratiques de fabrication européennes.
Il faut rappeler qu’en 2022, le Maroc s’est également engagé dans la voie de la production et l’exportation de cannabis médical. Le parlement marocain avait adopté une loi autorisant la production de cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles.
Les 10 premiers permis pour la production de médicaments et de produits à base de cannabis avaient été délivrés en octobre 2022. Et en mars de cette année, la construction du premier laboratoire légal de cannabis a commencé dans la région de Chefchaouen.
D’ailleurs, le Maroc voudrait s’accaparer, d’ici 2028, 10 % au moins du marché européen du cannabis médical, ce qui équivaut à une valeur de 4,2 milliards de dollars sur un marché globalement estimé à 42 milliards de dollars.
Aujourd’hui, Israël a les mêmes ambitions. Ce qui veut dire que les deux pays, par ailleurs très proches sur plusieurs dossiers, vont se livrer à une concurrence féroce.
Si Israël dispose d’une industrie pharmaceutique et parapharmaceutique bien avancée et compétitive, et que le cannabis y soit cultivé selon des normes médicales strictes, le Maroc est quant à lui le deuxième producteur mondial de cannabis, avec des agriculteurs très expérimentés.
Cela dit, les spécialistes de la question doutent que le Maroc puisse rivaliser avec Israël concernant surtout le respect des normes européennes dans le domaine du cannabis médical. Un défi que doivent relever les nouvelles entreprises marocaines si elles veulent être concurrentielles. Et cela malgré la très bonne image dont jouit le cannabis marocains chez les plus grands laboratoires pharmaceutiques au monde.