Insolite. Quand la présidence en Tunisie publie un communiqué mensongère sur un échange entre Kaïs Saïed et Giorgia Meloni

En Tunisie, Kaïs Saïed a prêté serment pour un second mandat à la tête du pays. Si sa victoire « écrasante » a été boudée par les décideurs européens, le service communication de Carthage a tenté, en vain, de redorer l’image du chef d’État de plus en plus isolé. Selon une communication de la président de la République, Giorgia Meloni aurait félicité le président tunisien.

Seul hic, l’entretien téléphonique entre les deux responsables, au lendemain de la prestation de serment de Kaïs Saïed, a seulement tourné autour de la lutte contre les arrivées irrégulières dans la péninsule. D’après le communiqué de Rome, Giorgia Meloni a tout simplement contacté le chef d’État pour consolider l’exécution de son projet de coopération migratoire entre les deux pays, contrairement à ce que prétend le service communication de Carthage.

Selon nos informations, ni l’Italie,  ni la France, ni l’Union européenne n’ont adressé une lettre de félicitations au président fraîchement réélu à la tête du pays. Alors que la position est unanime, les raisons sont multiples : rhétorique anti-immigration, racisme, concentration des pouvoirs, répression politique, atteintes à la liberté d’expression… Kaïs Saïed est désormais un « allié » embarrassant.

Professeur de droit constitutionnel, le juriste putschiste – qui contrôle d’une main de fer la justice et l’Instance  supérieure « indépendante » pour les élections – a été l’architecte de l’emprisonnement de plusieurs candidats à l’élection présidentielle. « Monsieur propre » pour certains, «fossoyeur de la jeune démocratie tunisienne » pour d’autres, Kaïs Saïed ne fait plus l’unanimité.

Félicité par les voisins algérien et libyen, le chef de l’État s’est progressivement isolé sur les plans régional et international en raison de plusieurs choix politiques et diplomatiques controversés et d’un discours politique de plus en plus rigide. Entêté à creuser un fossé avec les partenaires internationaux, qui soutenaient traditionnellement le pays, Kaïs Saïed risque de fragiliser davantage la Tunisie à un moment où sa stabilité socio-économique est déjà en péril.

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