Rapatrié sur ordre de la Turquie après avoir été condamné à la prison et contre lequel plusieurs avis de recherche ont également été émis par le Pôle judiciaire antiterroriste en Tunisie, Jamel Rihani est entré sur le territoire tunisien via l’aéroport Tunis-Carthage sans être arrêté par la police des frontières. Jamel Rihani -accusé d’appartenir à une organisation terroriste et privé de passeport- s’est même permis une petite balade en ville avant son arrestation, quelques jours après son arrivée, lors d’un contrôle de police routinier dans le gouvernorat de l’Ariana, au nord de la capitale.
Mais comment s’est déroulé son retour à Tunis ? Jamel Rihani a voyagé sur un vol turc avec une autorisation de circulation accordée par l’ambassade de Tunisie à Istanbul et aurait bénéficié d’un traitement de faveur à l’aéroport pour esquiver les démarches sécuritaires en vigueur contre les personnes fichées, affirme l’élu du Bloc Démocrate, Badreddine Gammoudi qui désigne le chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim Hichem Mechichi comme responsable principal de ce scandale sécuritaire.
Le député enchaîne les accusations contre des parties influentes au ministère de l’Intérieur qui, selon ses révélations, auraient facilité le retour en catimini de Jamel Rihani. Si plusieurs responsables sécuritaires à l’aéroport Tunis-Carthage ont été démis de leurs fonctions et de nouvelles nominations au sein du ministère de l’Intérieur sont en cours, les explications officielles tardent à venir. Pour quelle raison Jamel Rihani n’a pas été arrêté à l’aéroport ? Serait-il le seul élément accusé de terrorisme à avoir bénéficié d’un passe-droit ? Les interrogations fusent, mais les autorités demeurent aux abonnés absents.