Par Ilyas Aribi
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Yacine Oualid, le plus jeune ministre du gouvernement algérien âgé d’à peine 30 ans, ministre de l’Économie de la connaissance, des Starts-up et des Micro-entreprises depuis septembre 2022, auparavant ministre délégué chargé de l’Économie de la connaissance et des Starts-up de 2020 jusqu’à 2022, est au cœur de la tourmente à Alger et ses soutiens au sein du pouvoir algérien se mobilisent très activement au sein des coulisses pour « sauver sa tête ». Les ennuis pour le jeune Yacine Oualid ont commencé depuis la fin de l’année 2023 lorsque des sources anonymes ont communiqué aux services de sécurité des données, des documents et des fichiers dévoilant des transactions douteuses en devises opérées à Londres en Angleterre par son épouse.
Selon nos sources, ces transactions en devises concernant des prestations réalisées dans le secteur du numérique où Yacine Oualid officie comme « ministre ». Il ne s’agit pas d’une flagrante situation de conflit d’intérêts, mais de véritables soupçons de corruption car les dénonciateurs de Yacine Oualid l’accusent d’avoir réclamé des pots-de-vin en échange de ses interventions pour obtenir des soutiens et aides financières de la part de l’Etat algérien en faveur des opérateurs économiques ayant manifesté leurs intentions d’investir dans des projets numériques en Algérie.
Une enquête officielle, mais discrète, a été ouverte par les services de sécurité afin de tenter de cerner l’origine et l’usage de ses revenus en devises engrangés à l’étranger par la femme du plus jeune ministre algérien. Ce qui place Yacine Oualid dans une très délicate situation notamment auprès du Palais Présidentiel d’El-Mouradia qui ne tolère aucun écart pouvant alimenter un quelconque scandale qui entachera le bilan d’un Abdelmadjid Tebboune en pleine préparation pour briguer son 2e mandat à la tête de l’Etat algérien à la faveur des élections présidentielles de décembre 2024.
Il est à signaler enfin que les financements publics des projets de l’économie numérique en Algérie revêtent un intérêt stratégique et suscitent beaucoup de convoitises. Depuis octobre 2020, l’Etat algérien s’est doté d’un Fonds algérien des start-ups avec un capital de 1.2 milliard DA. Ce Fonds offre plusieurs possibilités de financement en fonction de la nature de la startup concernée à savoir un financement à hauteur de 5 millions DA (plafond maximal) pour les start-up en début d’activité, un financement aux entreprises en activité à hauteur de 20 millions DA en sus d’un autre financement de 150 millions DA (plafond maximal) pour les grandes entreprises. Yacine Oualid est soupçonné d’avoir usé de son influence pour orienter ces financements publics en faveur de certaines entreprises qui auraient approché son épouse pour faire du business avec elle. Une affaire à suivre.