Par Ilyes Aribi
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Des services relevant de la Direction Régionale de la Police Judiciaire à Paris ont pu déjouer un dangereux plan d’agression contre des opposants et journalistes algériens qui avait été préparé par des cercles proches du régime algérien établis sur le territoire français. Ce plan consistait à embrigader des migrants sans-papiers en situation de détresse pour les inciter à perpétrer des agressions contre des journalistes, des opposants et des activistes algériens exilés à Paris. Ces agressions devaient avoir lieu selon l’enquête très discrète menée par des enquêteurs de la Police Judiciaire française en marge d’une manifestation organisée dans les rues de Paris ce 19 mars 2023.
Il s’agit effectivement d’une marche qu’un sombre collectif franco-algérien avait voulu organiser ce 19 mars, à partir de 13h, à place de la République, à Paris. Il était question d’une marche en faveur du soutien à l’Algérie face aux ingérences étrangères. Cette action avait été imaginée pour « barrer la route aux traîtres qui veulent fragiliser le pays » et dénoncer les « conspirateurs ayant monté une véritable cabale contre le pays, pour travailler les intérêts de pays hostiles à l’Algérie ». Ce sont les termes qui ont été employés par les initiateurs de cette marche parisienne. Des initiateurs regroupés autour d’un mouvement appelé le « Collectif unitaire franco-algérien »; Un mouvement dont les intentions affichées ouvertement sont de neutraliser et de s’en prendre à l’opposition algérienne exilée en France.
Soumise à une profonde enquête diligentée de la part des services de la Direction Régionale de la Police Judiciaire à Paris, ce mouvement pro- régime Algérien était finalement noyauté par des « agents dormants » des services secrets algériens. Il s’agit notamment d’un ancien lobbyiste proche du milliardaire et député du FLN déchu Baha Eddine Tliba. Ce dernier avait été chargé par les services algériens de monter rapidement ce « mouvement unitaire franco-algérien » afin de lancer des actions de coup de poing contre les opposants algériens établis en France et dont l’audience auprès de la population algérienne ne cesse de battre des records en raison de leur discours percutant et très critique vis-à-vis du régime en place à Alger.
L’enquête de la Police judiciaire française a pu démontrer également que cette marche à la Place de la République contre l’ingérence étrangère en Algérie n’est qu’un prétexte fallacieux pour provoquer des affrontements avec d’autres activistes de l’opposition algérienne qui organisaient en parallèle sur le même lieu symbolique de la capitale française des rassemblements dénonçant la dictature et la répression des Droits de l’Homme en Algérie.
Et c’est dans ce contexte bouillonnant que des sans-papiers rémunérés et recrutés par les lobbyistes pro-régime algérien devaient entrer en jeu pour déclencher des bagarres avec le « camp adverse » fournissant ainsi l’occasion de perpétrer des agressions physiques contre les militants fidèles au Hirak, le mouvement d’opposition populaire de février 2019, et à ses revendications démocratiques. Partant des conclusions de l’enquête des services de la Direction Régionale de la Police Judiciaire, la Préfecture de Police de Paris a émis son ferme véto contre l’organisation de ce rassemblement en soutien à l’Algérie et au peuple algérien sur la Place de la République. Une interdiction qui a coupé l’herbe sous les pieds des réseaux clandestins du pouvoir algérien qui voulaient en découdre avec les opposants exilés.