Le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, Saïd Chengriha, a procédé à un renforcement inédit des forces armées déployées près des frontières algéro-marocaines. Des troupes encore plus nombreuses et mieux équipées ont été acheminées de plusieurs autres régions algériennes pour être stationnées notamment dans les environs de Hammaguir, située à plus de 110 kilomètres au sud-ouest de Béchar et à quelques encablures de la frontière marocaine.
Ce nouveau déploiement massif des forces militaires algériennes est inédit et il a été étudié, expliquée et approuvée par le haut commandement militaire de l’Armée algérienne ainsi que par le Président algérien Abdelmadjid Tebboune lors des travaux du dernier Haut Conseil de Sécurité « restreint », à savoir réunissant uniquement les hauts responsables militaires, qui s’est tenu le 1er juin dernier.
Lors de cette réunion très sensible, Said Chengriha a présenté également à Abdelmadjid Tebboune, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs de nos sources algériennes, un plan d’action qui prévoit le risque très élevé d’une escale militaire avec le voisin marocain à partir du mois de septembre prochain. Ce risque est expliqué par le patron de l’armée algérienne par l’accélération des opérations militaires marocaines menées contre les milices du front Polisario au-delà du « mur des Sables » séparant la partie marocaine du Sahara de la zone occupée par les forces du Polisario allant jusqu’à flirter avec les frontières algériennes.
Par ailleurs, le patron de l’Armée algérienne croit savoir que les drones marocains et des nouveaux équipements aériens de haute technologie et de précision fournis par Israël violent régulièrement les frontières algériennes pour espionner ou surveiller les unités armées de l’Algérie. Un risque de télescopage entre les moyens de défense anti-aérienne de l’Algérie et les drônes armés du Maroc paraît inévitable selon Said Chengriha qui prévoit aussi une intensification des combats entre le Polisario et les forces armées marocaines dans le sillage de la rupture de l’Accord de Paix.
Une intensification des actions militaires qui pourraient inciter le Maroc à s’en prendre à des cibles situées au long des frontières algériennes provoquant potentiellement des ripostes précises de l’Armée algérienne. Il suffit donc d’une simple étincelle pour qu’une confrontation militaire directe entre le Maroc et l’Algérie puisse réellement avoir lieu plongeant ainsi tout le Maghreb dans une crise inédite. C’est du moins ce que prévoit le scénario tracé par Said Chengriha pour la conduite des affaires militaires de son pays dans les mois à venir.