Londres. En ce froid mois de novembre, pour une fois depuis deux années, pour Alexandre Djouhri ce sont les bonnes nouvelles qui volent désormais « en escadrilles ». Le reclus de Londres aurait-il fini de manger son pain noir ? Alexandre Djouhri, homme de réseaux et d’influence, ami de plusieurs chefs d’Etat est approché coup sur coup par deux grands cabinets d’avocats anglo-américains. Ils lui proposent de devenir leur client, sans contrepartie, tellement les deux prestigieuses law firm sont sûres de l’emporter.
En janvier 2018, ce prospère homme d’affaires d’origine algérienne voit le ciel lui tomber littéralement sur la tête. Il est arrêté à Londres suite à un mandat d’arrêt européen émis par le juge Serge Tourraine, celui-là même qui avait en ligne de mire Dassault, Fillon et Sarkozy. Il est accusé par le Parquet national financier d’avoir servi d’intermédiaire dans l’affaire de financement de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy par la Libye. Alexandre Djouhri, né Ahmed à Saint-Denis, n’a jamais caché ses amitiés libyennes, notamment avec Bechir Saleh, mais affirme n’avoir jamais trempé dans aucune transaction illégale. Aujourd’hui Manuel Campos Sánchez-Bordona, avocat général de la Cour de Justice Européenne, estime que les garanties d’indépendance du procureur français sont insuffisantes et remet en cause la capacité de la justice française à émettre un mandat d’arrêt européen. Cette même France qui n’hésite pourtant pas à prôner partout en Afrique des leçons de justice et de droits de l’Homme.
Assigné à résidence surveillée par la justice anglaise qui compte se prononcer sur la demande d’extradition présentée par la France, ce « beurgeois » de la république est soumis à un traitement digne de grands bandits et criminels. D’après son médecin traitant à Londres, le docteur Alexandre Nairi, la gravité de l’état cardiovasculaire de son patient « résulte des conditions de son incarcération ». Le médecin, qui a saisi sans succès l’ambassadeur de France en Angleterre et même l’Elysée, se dit inquiet pour l’état de santé d’Alexandre Djouhri « enchaîné à son lit d’hôpital londonien pendant 3 semaines, mais aussi lors de ses transferts en ambulance de la prison à l’hôpital ». Durant son exil londonien, Alexandre Djouhri aura démontré, à une partie de la presse française et de la justice de son pays, son incroyable résilience.
Aujourd’hui, et malgré ses pépins de santé, Alexandre Djouhri ne compte pas baisser les bras. Il prépare sa riposte et promet de dévoiler les dessous de « l’acharnement » judiciaire et médiatique dont il se dit la victime. Il donne rendez-vous à la presse le 3 décembre prochain à la Haute cour de justice de Londres. Pour ce qui est du traitement « inhumain » qui lui a été réservé en Grande-Bretagne, il compte laisser à l’un des deux cabinets qui ont pris attache avec lui, le soin de défendre son honneur et son humanité.