Par Skander Salhi
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Les misères à l’encontre d’Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie, se poursuivent. Après un feuilleton politico-judiciaire de plusieurs mois en 2016 à la suite du rachat du groupe de médias El-Khabar par Cevital, le groupe privé appartenant à Rebrab, la première fortune du pays n’est toujours pas revenue dans les bonnes grâces du pouvoir algérien. Au port de Béjaïa, en Kabylie, les équipements industriels importés par Cevital sont bloqués depuis le début de l’été, ce qui met en péril les projets d’extension du complexe industriel agro-alimentaire de Cevital. Pour tenter de trouver une issue au conflit avec les autorités portuaires, Issad Rebrab multiplie les rencontres et les dîners avec hommes d’affaires, personnalités et hauts fonctionnaires proches du clan présidentiel. « Je ne suis pas contre le Président Bouteflika, je veux juste qu’il me laisser travailler », a récemment confié à Paris l’homme d’affaires algérien à un émissaire du régime. Avec l’arrivée d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement, Issad Rebrab espère débloquer la situation et se réconcilier avec les autorités algériennes. Fin 2016, Ahmed Ouyahia alors chef de cabinet de la Présidence, avait joué les médiateurs dans le conflit qui l’oppose au clan présidentiel. A l’époque, plusieurs hommes d’affaires proches de Saïd Bouteflika, parmi lesquels Ali Haddad et Réda Kouninef, avaient lancé une campagne de déstabilisation contre Rebrab, très proche des services de renseignement et de l’armée, à savoir le clan concurrent des Bouteflika de 2004 jusqu’à 2013, année du limogeage du patron du DRS, le général Toufik. Le retour d’Ouyahia à la primature fait renaitre l’espoir, Rebrab entretient en effet de très bonnes relations avec le leader du RND, considéré comme l’un des possibles successeurs d’Abdelaziz Bouteflika en 2019. Mais Ouyahia est aussi un proche d’Ali Haddad et des adversaires de Rebrab, ce qui pourrait prolonger ce mauvais feuilleton.