Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune ne digère toujours pas l’annulation de sa visite d’Etat à Paris en France qui était prévue au cours de ce mois de janvier 2023. Le maître du Palais Présidentiel d’El-Mouradia misait beaucoup sur cette visite tant attendue pour en tirer une cruciale plus-value politique en prévision des prochaines élections présidentielles algériennes prévues en 2024.
Aux yeux du régime algérien, la France occupe une place centrale sur l’échiquier géopolitique mondial. Paris, c’est la porte incontournable de l’Occident pour les dirigeants algériens. Et sans de bonnes relations avec l’Occident, avec lequel l’Algérie partage des intérêts économiques puissants et politiques très précieux, aucun président algérien ne peut durer longtemps au pouvoir. Abdelmadjid Tebboune en est conscient de cette réalité. Et c’est pour cette raison qu’il perçoit son échec à organiser une visite d’Etat à Paris une épine du pied qu’il doit absolument enlever.
Et pour ce faire, il tente d’explorer une autre piste. Celle-ci consiste à draguer… l’Allemagne, l’autre grand pays occidental, première puissance du continent européen. Le Président algérien rêve, désormais, d’un voyage officiel à Berlin pour rencontrer les dirigeants allemands les plus influents et à leur tête Olaf Scholz, le chancelier de la République fédérale allemande. Le Président algérien veut exploiter les divergences politiques qui divisent en ce moment l’Allemagne et la France à propos de plusieurs questions géostratégiques autour du conflit ukrainien, la défense européenne, l’avenir de l’OTAN ou les relations avec la Chine.
Tebboune veut exploiter ainsi une petite brêche pour tenter de se faire inviter à Berlin pour s’afficher avec le chancelier allemand et obtenir ainsi une nouvelle précieuse reconnaissance internationale qui renforcera sa légitimité largement entachée par le discrédit populaire et ses errances diplomatiques notamment depuis sa visite sulfureuse en Russie pour rencontrer le controversé Vladimir Poutine.
Pour convaincre les allemands de l’accueillir, et de le considérer, Abdelmadjid Tebboune a chargé son ministre des Affaires Étrangères, Ahmed Attaf, de se rendre à Berlin dés cette semaine pour négocier un rapprochement diplomatique approfondi qui aboutira par la suite à une visite officielle du président algérien. Et pour taper dans l’œil des allemands, Tebboune n’hésite pas à faire miroiter l’espoir de conclusions de plusieurs contrats notamment des acquisitions d’armes allemandes pour démontrer qu’il ne veut pas uniquement privilégier le made in Russie.
L’opération séduction a été lancée et reste enfin à savoir si les allemands vont tomber sous le charme d’un Abdelmadjid Tebboune pressé de conquérir les cœurs des puissances occidentales pour éviter toutes tempêtes malencontreuses pouvant compromettre son projet de rester à la tête de l’Etat algérien pour 5 années supplémentaires.