Les déboires de l’opérateur de téléphonie mobile qatari Ooredoo en Algérie continuent. Après la troublante éviction étrange de son ancien directeur général, le Néerlandais Hendrik Kasteel, Ooredoo est désormais traîné devant les tribunaux à la suite d’une plainte déposée par la Banque d’Algérie pour transferts illicites de devises à l’étranger.
L’opérateur qatari est soupçonné de transférer des devises à l’étranger en infraction avec la législation et la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger. L’affaire sera jugée niveau du tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Selon nos informations, le juge en charge de cette affaire aurait même convoqué l’ancien DG d’Ooredoo, le très controversé Joseph Ged. Naguère intouchable pour avoir tissé des liens avec l’ensemble des dirigeants algériens et leurs familles via son immense manne publicitaire, le Libanais Joseph Ged est aujourd’hui dans le viseur de la justice algérienne.
Ooredoo a tenté de présenter devant le tribunal l’actuel Directeur général-adjoint, le Soudanais Abdulatif Hamad Dafallah. Mais le juge en charge de cette affaire a réclamé d’entendre Joseph Ged puisque les opérations incriminées par la Banque d’Algérie se sont déroulées lors de son mandat en 2016. Selon nos informations, la Banque d’Algérie déplore des infractions liées aux marchés du roaming conclus par Ooredoo à l’étranger, ainsi que plusieurs opérations d’importation douteuses.
Joseph Ged aurait officiellement reçu une convocation par le tribunal algérois. Mais personne ne sait encore si le manager libanais s’est rendu à Alger pour rencontrer le juge. Une chose est sûre, Joseph Ged a appelé plusieurs de ses anciens « amis » et « alliés » algériens pour leur demander un « appui » et « un couverture » dans cette affaire. Plusieurs sources proches de l’entourage de Joseph Ged assurent que l’ancien DG d’Ooredoo a reçu des assurances selon lesquelles cette affaire sera « bouclée » rapidement, sans entraîner la moindre situation de risque.