Par Ilyes Aribi
A
A
Le volet diplomatique a beaucoup pesé dans les échanges et rencontres bilatérales qui se sont tenues à Alger à l’occasion de la visite de l’importante délégation gouvernementale française conduite le 9 et 10 octobre par la première-ministre française Elisabeth Borne. Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a longuement échangé et travaillé en aparté avec Catherine Colonna, la ministre française de l’Europe et des affaires étrangères. Et selon nos sources, le Maroc et la question du conflit du Sahara Occidental ont été au coeur de ces discussions.
Dans ce dossier classé « sensible » et considéré comme une « priorité absolue » pour le régime algérien, les négociations avec Paris ont permis à Alger d’obtenir… une promesse. Oui, une promesse qui semble avoir contribué grandement à la réconciliation franco-algérienne entamée depuis la visite d’Emmanuel Macron à Alger du 25 au 27 août dernier. Cette promesse tourne autour de la position officielle de la France dans le dossier du Sahara Occidental.
Bien que Paris soutient officiellement le plan d’autonomie marocain, à Alger, Catherine Colonna s’est engagée solennellement auprès de Ramtane Lamamra pour lui garantir que la France ne va adopter la position américaine et ne s’alignera pas publiquement sur le Maroc en reconnaissant définitivement sa souveraineté sur ce territoire que le régime algérien veut indépendant et détaché du Maroc.
Catherine Colonna a rassuré les dirigeants algériens en leur garantissant que la France n’emboîtera pas le pas aux Etats-Unis concernant la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental tant que l’ONU n’ait pas encore définitivement tranché ce conflit. Pour ménager la susceptibilité du pouvoir algérien et lui garantir une certaine « neutralité positive », la France officielle veut se contenter de soutenir les efforts de l’ONU pour la résolution de ce conflit sans avantager ouvertement la position marocaine.
A travers cette nouvelle position négociée avec l’Algérie, la France veut, semble-t-il, rétablir un certain équilibre au Maghreb et contrecarrer le leadership marocain en relançant le rôle de l’Algérie sur la scène régionale.