Par Ilyas Aribi
A
A
La justice suisse a été saisie par des plaintes déposées contre plusieurs activistes et cyber activistes algériens en exil en France et en Europe. Ces plaintes dénoncent des faits gravissimes et décrivent des pratiques de menaces de mort, intimidations, harcèlement et des atteintes à la vie colportées sur les réseaux sociaux. Selon nos informations, ces actions en justice ont été introduites par Seddik Dâadi, ancien dissident politique établi en Suisse depuis une vingtaine d’années. Cet ancien militant du Front Islamique du Salut (FIS) a été pendant longtemps le témoin clé des événements tragiques de la décennie noire en Algérie. Il était l’un des initiateurs des poursuites judiciaires enclenchées en Suisse contre l’ancien ministre algérien de la Défense Nationale, et figure emblématique de l’establishment militaire algérien des années 90, feu Khaled Nezzar de 2011 jusqu’à 2023.
Mais depuis 2021/2022, Seddik Daâdi a pris ses distances avec les milieux de l’opposition islamiste algérienne exilée en Europe en raison de nombreuses divergences idéologiques l’ayant opposé à ses têtes pensantes. Réhabilité par le Pouvoir Algérien à la suite d’âpres négociations, Seddik Daâdi est devenu par la suite l’intermédiaire ou le médiateur attitré entre l’Etat algérien et de nombreux opposants et dissidents exilés aux diverses tendances politiques. Chargés par les appareils sécuritaires les plus influents du pays de conclure « des accords de paix » et des « pourparlers de réhabilitation » avec les opposants en exil, Seddik Daâdi est devenu en temps record un élément incontournable sur l’échiquier du lobbying algérien à l’étranger. Selon nos informations, près de 400 activistes algériens forcés de s’exiler ont pu ainsi revenir en Algérie pour retrouver l’intégralité de leurs droits civiques bénéficiant d’un processus de réconciliation lancé par le régime Tebboune sous la coupe des Services Secrets algériens.
Ce rôle sensible et stratégique de Seddik Daâdi a fortement déplu à certains mouvements radicaux et hostiles à tout rapprochement avec le Pouvoir d’Alger. Cette configuration a exposé Seddik Daâdi à des menaces et un véritable cyber harcèlement mené à son encontre par des figures importantes de la cyber-opposition algérienne comme le journaliste réfugié en France Sid Ahmed Benattia, proche des milieux islamistes hostiles à Tebboune, ainsi que d’autres trolls ou cyberactivistes anonymes se cachant derrière des communautés virtuelles drainant des milliers de vues sur les réseaux sociaux avec leur traitement virulent contre les autorités algériennes à l’image de Sab9.
Face à cette campagne d’une violence inouïe, des enquêtes sécuritaires et judiciaires ont été instruites en Suisse et le premier ciblé s’appelle, selon nos informations, Amri Tidjani, né à Tébessa en 1992, et activant entre la France et la Suisse. Les enquêtes devront s’élargir au territoire français pour déterminer avec exactitude le niveau de responsabilité de tous les acteurs impliqués dans des menaces de mort et violations de la vie privée. Les avocats de Seddik Daâdi ne manqueront pas d’interpeller, attestent nos sources, les plateformes des réseaux sociaux pour demander la suspension des comptes des individus ayant lancé des menaces caractérisées contre leur client. Cette affaire fait couler beaucoup d’encre et affaiblit durement les rangs de l’opposition algérienne à l’étranger.