Par Ilyas aribi
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Le Président algérien était attendu le 11 décembre dernier à Oran pour inaugurer l’usine du constructeur italien FIAT à Oran à l’ouest du pays donnant ainsi le coup d’envoi de la relance de l’industrie du montage et assemblage automobile en Algérie. La ville d’Oran se préparait très activement pour revêtir ses plus beaux apparats afin d’accueillir le Chef de l’Etat. Mais à la toute dernière minute, Abdelmadjid Tebboune fait faux bond et décide de bouder cet évènement qui lui a été, pourtant, spécialement concocté afin de lui fournir l’occasion de vanter les réalisations de son bilan économique à une année des élections présidentielles de décembre 2024. Finalement, Tebboune refuse de répondre présent et n’envoie même pas son Premier-ministre pour « célébrer » le retour de l’Industrie automobile en Algérie après plus de 4 ans de gel total de ses activités au lendemain de la crise politique de 2019. Seul le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun a supervisé lundi dans la zone industrielle de la commune de Tafraoui (Oran), l’inauguration de l’usine automobile de la marque italienne « Fiat ».
Ce brusque changement s’explique, selon nos sources, par le mécontentement du président algérien qui s’attendait à un projet industriel beaucoup plus sophistiqué et ambitieux alors que dans la réalité, la réalisation finale de cette usine dévoile une simple unité d’assemblage de voitures neuves à partir de composants importés depuis l’étranger, ce qui rappelle à l’Algérie les mauvais souvenirs des pratiques d’amateurisme industriel de la naissante industrie automobile sous l’ère Bouteflika.
Tebboune refuse ainsi d’associer son image à cet évènement et préfère rester à Alger s’occuper des autres dossiers sensibles qui l’attendent sur son bureau. Et pourtant, à Oran, le vice-ministre italien de l’Entreprise et du « Made in Italy », Valentino Valentini, et le directeur général du groupe Stellantis auquel appartient la marque Fiat, Carlos Tafriz, ont affiché fièrement leur présence à l’occasion du lancement de l’usine FIAT, le constructeur qui a été choyé par le régime algérien en lui concédant de nombreux avantages économiques en contrepartie de l’espoir de la relance de l’industrie du montage des véhicules neufs dans le pays.
Signalons enfin que cette usine ambitionne sur le papier d’assembler notamment la Fiat 500 hybride, pour une capacité de production de 50 000 unités à son lancement et 90 000 unités d’ici 2026. Elle compte 40 hectares au total pour un effectif de 1 200 personnes – 2 000 à l’horizon 2026. L’inauguration a lieu à peine un an après le lancement du projet pour un investissement de 200 millions d’euros, prévoyant la production de quatre modèles Fiat. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, promet un taux de fabrication locale des pièces automobiles de 35% d’ici 2026, le gouvernement algérien ayant conditionné l’implantation du groupe à un taux minimum de localisation de 30% d’ici 2028.