Par Ilyas Aribi
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A partir du 8 août prochain, les services secrets algériens et allemands devront tenir une très discrète réunion à Berlin pour parler d’un sujet inédit qui concerne l’état de… santé du Président algérien Abdelmadjid Tebboune. Nous avons pu effectivement confirmer auprès de diverses sources sécuritaires algériennes que le général-major M’henna Djebbar, patron du renseignement extérieur algérien, à savoir la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), va conduire discrètement une délégation de ses collaborateurs pour rencontrer ses homologues des services de renseignement extérieur allemands, le BND, à Berlin.
Selon nos sources, les discussions tourneront essentiellement autour du dossier médical d’Abdelmadjid Tebboune qui avait été hospitalisé en Allemagne, d’abord à Cologne ensuite à Berlin, entre octobre 2020 et fin février 2021, à la suite de son exposition à une infection aux formes les plus graves de la COVID-19. En février 2021, Abdelmadjid Tebboune avait même été opéré au niveau de son pied par des médecins allemands pour remédier en toute urgence à des effets secondaires de son infection par les symptômes les plus graves du coronavirus COVID-19.
Le Président algérien devra, selon nos sources, entamer prochainement une nouvelle série de contrôles médicaux auprès des établissements allemands spécialisés et ce afin d’approfondir son bilan médical et d’entamer un nouvel examen médical approfondi en prévision des prochaines échéances politiques stratégiques qui l’attendent à la tête de l’Etat algérien notamment les élections présidentielles de 2024. Selon nos sources, Abdelmadjid Tebboune ressent une fatigue chronique et ses récents longs déplacements à l’étranger notamment en Russie et en Chine ont laissé des traces sur son métabolisme encore sensible en raison des séquelles de sa longue période de convalescence de l’infection à la COVID-19. Au sein du régime algérien, on commence à s’inquiéter sérieusement au sujet des capacités physiques d’Abdelmadjid Tebboune alors que ce dernier veut briguer un deuxième mandat en 2024. Âgé de 78 ans, Abdelmadjid Tebboune demeure un homme fragile et son état de santé est encore très marqué par les souffrances causées par l’infection au coronavirus COVID-19.
Sa capacité à diriger le pays pendant 5 années supplémentaires à partir de 2024 n’est pas du tout un acquis et de nombreux dirigeants algériens ont pris conscience de cette réalité amère. Le Président algérien a besoin dans ce contexte d’une expertise médicale de haute voltige et les médecins allemands qui lui ont sauvé la vie en 2021 sont une nouvelle sollicités par le régime algérien. Cependant, les relations entre Alger et Berlin ne sont plus au beau fixe depuis notamment la visite de Tebboune en Russie où il avait annoncé son ralliement au camp de Vladimir Poutine contre les pays occidentaux dont fait partie l’Allemagne. A partir d’août ou de septembre 2023, le président algérien souhaite faire des haltes discrètes en Allemagne pour se faire ausculter et suivre par des établissements très sophistiqués à Berlin.
Et pour ce faire, les autorités allemandes doivent donner leur feu vert mais aussi garantir l’hyper-confidentialité de ses futurs séjours médicaux. Ce qui n’est guère une sinécure car les autorités allemandes perçoivent aujourd’hui Alger comme un dangereux allié de Poutine notamment à la suite des déclarations affolantes d’Abdelmadjid Tebboune qui a qualifié le dictateur russe « d’ami à toute l’humanité » lors du forum économique de Saint-Pétersbourg au mois de juin dernier. Le général-major M’henna Djebbar a été ainsi chargé de la délicate mission de rétablir les relations de confiance avec les allemands et de les convaincre d’offrir le plus prestigieux accueil médical au président algérien ainsi que la préservation coûte que coûte du secret médical entourant la personne du Chef de l’Etat algérien. Si ces conditions sont réunies, Abdelmadjid Tebboune devra faire prochainement son retour en Allemagne. Dans le cas contraire, le président algérien risque d’être contraint de chercher d’autres alternatives comme la possibilité de se faire soigner par des médecins…russes. Ce qui ne serait pas une bonne nouvelle pour une Algérie en quête d’un équilibre équitable entre l’Occident et son bloc ennemi : la Russie et la Chine.