Les autorités algériennes ont lancé des négociations poussées avec l’ancien dirigeant du parti islamiste dissout, le Front Islamique du Salut (FIS), Anouar Haddam, l’une des figures emblématiques du mouvement isamliste algérien en exil aux Etats-Unis depuis plus de deux décennies. Les services secrets ont été officiellement chargés de mener des négociations directes avec cette personnalité sulfureuse qui fut par le passé le chef de la délégation parlementaire du FIS.
Selon nos sources, c’est le renseignement extérieur algérien qui est en charge de ce dossier délicat auquel les autorités algériennes accordent une importance vitale car il s’agit de ramener dans le giron du pouvoir l’un des poids lourds du mouvement islamiste algérien. Le retour d’Anouar Haddam devrait servir de faire-valoir pour Tebboune qui cherche à tout prix à auréoler son bilan politique à l’approche de la fin de son mandat présidentiel en 2024. Tebboune ambitionne de s’imposer comme la figure du père réconciliateur et fédérateur qui permet à l’Algérie de surpasser ses divisions politiques.
Cependant, la carte Anouar Haddam ne fait pas l’unanimité partout au sein du pouvoir algérien et plusieurs voix se sont élevées pour réclamer l’abandon de cette option en raison du passé sulfureux de cet ex-dirigeant du FIS.
Pour rappel, Anouar Haddam avait rejeté la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il avait toujours estimé que la solution à la crise en Algérie ne pourrait être acceptable que dans le cadre d´une négociation entre l´ex-FIS et le pouvoir, avec en prime le retour du parti dissous à la légalité. La position de cet ex-dirigeant du FIS face à l´attentat meurtrier du boulevard Amirouche en 1995 avait également suscité la controverse.