L’abdication de Sheikh Hamd Bin Khalifa Al Thani, émir du Qatar depuis 1995, en faveur de son fils Tamim, né d’un troisième mariage avec la sulfureuse Sheikha Mozah, n’a pas surpris grand monde. [onlypaid]
Annoncé depuis plus de six mois et minutieusement préparé, le passage de témoin était connu de toutes les grandes puissances, mais également des capitales des autres pays du golfe. D’après des sources bien informées à Dubaï, Sheikh Hamad Ben Khalif, qui est certes malade, ne s’est pas retiré en raison de la maladie ni pour mettre en dehors du pouvoir l’encombrant premier ministre Hamad Bin Jassim. Tous les clans du pouvoir à Doha -familles puissantes et cousins de l’émir-, selon nos sources, se sont mis d’accord afin que le Qatar soit donné en exemple dans la région. L’administration de Barack Obama n’est pas étrange à cette décision. Washington qui tente, depuis une dizaine d’années, de convaincre la famille régnante saoudienne de se donner un coup de jouvence en choisissant un roi jeune issu de la deuxième génération, aurait trouvé la parade en propulsant le Qatar comme modèle de transition générationnelle. En effet, depuis la vague de soulèvements qui a balayé plusieurs dirigeants arabes, le royaume saoudien apparaît de plus en plus comme un anachronisme politique dans cette région. Le roi Abdallah, fortement diminué est âgé de 90 ans, son héritier, le prince Salman est tout aussi malade et est à peine moins âgé que lui. Mais, jusque-là toutes les tentatives américaines de pousser les « vieux princes saoudiens» à laisser la place aux plus jeunes ont échoué. « Fallait donc créer un électrochoc. Le choix du Qatar n’est pas du tout fortuit. Les Al Thani sont originaires de l’Arabie Saoudite et ont beaucoup de liens au sein du royaume », a confié à Maghreb-intelligence un diplomate arabe en poste à Beyrouth. L’objectif de cette succession donc d’après certains observateurs, est de donner un coup d’accélérateur au « printemps arabe » qui commence à avoir du plomb dans l’aile. « Ni Sheikh Hamad Bin Khalifa ni son cousin Sheikh Hamad Bin Jassim ne vont définitivement disparaître de la scène. Ils vont reculer d’un pas et mettre le nouvel émir Tamim en avant. Ils auront toujours le dernier mot, notamment en ce qui concerne le rôle international que Doha joue depuis une dizaine d’années », explique un ancien ministre français des Affaires étrangères. « Les Etats-Unis sans lesquels rien ne peut se faire dans ce porte-avions géant battant pavillon américain, ont tout calculé. Ils mettent la pression sur Ryadh où l’on guette une succession qui ne devrait pas tarder à intervenir. A ce moment là, le Qatar aurait joué son rôle de lièvre de course pour le mastodonte saoudien », conclut le politicien français, qui fréquente aujourd’hui avec assiduité les capitales du golfe. [/onlypaid]
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