Par Ilyes Aribi
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C’est un véritable cadeau en or que viennent d’offrir les services secrets algériens à leurs homologues français. Un espion russe occupant d’importantes fonctions au sein du groupe paramilitaire Wagner, l’une des forces de frappe à l’étranger de la puissance militaire russe, a été autorisé de quitter Alger pour rejoindre Paris afin de se rendre aux services secrets français qui l’ont accueilli à l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle.
Selon nos sources, cette opération a été mise en place à la fin de cette semaine en totale concertation entre les services secrets algériens et français. L’espion russe et agent de Wagner était en mission à Alger et devait préparer des missions d’intervention du groupe Wagner au Sahel. Il avait émis le souhait de s’exiler en France et de se rendre aux autorités françaises. Il avait entamé les contacts avec les services français depuis… Alger. La direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) dirigée par Bernard Emié, l’ex-ambassadeur de France à Alger de 2014 jusqu’à 2017, a rapidement entamé des pourparlers en aparté avec les services secrets algériens notamment la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), le renseignement extérieur algérien, dirigée depuis début septembre dernier par le général-major M’henna Djebbar, l’un des meilleurs interlocuteurs de la France en Algérie.
Les services algériens ont accepté de faire un deal avec leurs homologues français s’engageant à ne pas alerter les autorités russes sur cette « défection » d’un important membre du groupe Wagner. A travers ce « cadeau », les autorités algériennes ont voulu envoyer un signal fort à la France et aux services français. Alger entend bel et bien faire de son rapprochement avec Paris un axe stratégique de sa politique étrangère qui vise à renforcer sa position de pays incontournable dans la région de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée Occidentale. Il est fini le temps où la France était honnie, rejetée et « larguée » à Alger.