Après Moscou et Pékin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est fixé un objectif ambitieux, mais ô combien délicat : se faire inviter à la Maison Blanche pour rencontrer le Président américain Joe Biden. Ce projet n’est pas une lubie, mais un objectif très sérieux pour lequel le pouvoir algérien a établi un plan d’action digne d’un plan de guerre.
Après avoir échoué aux portes des BRICS, et à une année des élections présidentielles de 2024, Abdelmadjid Tebboune et son entourage veulent opérer un « virage occidental » pour remédier à l’isolement géopolitique international dans lequel s’est enfermée l’Algérie à cause de ses choix alignés sur les agendas géopolitiques russes et chinois alors que le pays nourrit des relations très stratégiques avec l’Occident.
Pour négocier ce nouveau « virage occidental », le régime Tebboune travaille sur un nouveau rapprochement avec les Etats-Unis, première puissance universelle, en acceptant de nombreux compromis dans des dossiers qui engagent des intérêts américains dans la région comme les crises d’instabilité au Sahel ou l’évolution des rapports de force en Libye.
Cette stratégie de rapprochement avec les Etats-Unis a commencé depuis la récente visite d’Ahmed Attaf, le chef de la diplomatie algérienne à Washington, le 9 août dernier, qui a tenté de rassurer les partenaires américains sur les intentions des dirigeants algériens de rééquilibrer les relations de l’Algérie entre le bloc russe chinois et occidental. Se considérant ouvertement comme pro-américain, Ahmed Attaf a persuadé Tebboune d’investir sur les efforts de préparation d’une rencontre avec l’administration Biden pour corriger l’image de l’Algérie en Occident et pour relancer des rapports apaisés avec les puissances occidentales.
Un autre homme active et milite dans les coulisses pour chercher de précieux soutiens aux Etats-Unis dans l’optique de réaliser ce « grand projet » d’obtenir une invitation à la Maison Blanche pour Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit de Boualem Boualem, le conseiller le plus influent et incontournable du président algérien, qui a fait une apparition surprenante récemment en accompagnant Abdelmadjid Tebboune lors de son voyage à New York pour assister à la 78e session de l’Assemblée Générale de l’ONU alors qu’il ne fait pratiquement jamais de déplacement à l’étranger lorsque Tebboune est en visite officielle.
Mais cette fois-ci, Boualem Boualem a déserté la boutique du Palais Présidentiel d’El-Mouradia qu’il avait l’habitude de garder en l’absence de Tebboune pour aller à New York avec pour mission secrète de… prospecter dans les milieux des lobbyistes américains et de trouver le bon « cabinet » qui pourra décret le précieux sésame permettant à Abdelmadjid Tebboune de rencontrer dans un futur proche le président américain Joe Biden. Les résultats des négociations menées par Boualem Boualem à New York demeurent soigneusement protégés en haut lieu et rien n’a encore filtré sur les avancements de cette nouvelle stratégie américaine du régime algérien.Le sujet est très sensible et il engage en grande partie l’avenir présidentiel d’Abdelmadjid Tebboune.