Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune n’a pas été du tout associé au processus de la confirmation dans les fonctions de Président du Conseil de la Nation de Salah Goudjil. Ce dernier a été officiellement confirmé dans ses fonctions le 24 février dernier lors d’une séance plénière pour laquelle le Palais présidentiel d’El-Mouradia n’a pas été consulté, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources bien introduites au sein du sérail algérien.
La confirmation de Salah Goudjil a été décidée uniquement à la suite de pourparlers entamés entre des membres du sénat avec l’institution militaire. C’est le Chef d’Etat-Major de l’ANP, Said Chengriha, qui est à l’origine de cette initiative. Said Chengriha et Salah Goudjil sont très proches et les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années. Originaires tous les deux du pays chaoui, Goudjil et Said Chenrigha ont tissé une solide alliance depuis le départ de Tebboune en Allemagne pour son hospitalisation à la suite de son infection au COVID-19. Les deux hommes partagent une vision commune de la gestion des affaires publiques en Algérie et sont d’accord sur la nécessité de ramener l’apaisement au pays avec un dialogue direct et franc avec certaines figures du Hirak.
Mais Abdelmadjid Tebboune refuse cette perspective parce que le Hirak ne lui reconnaît aucune légitimité et le considère comme un leg du règne du défunt Ahmed Gaid Salah. Face aux menaces d’un retour en force du Hirak, l’institution militaire algérienne a décidé de prendre le devant de la scène pour sécuriser la stabilité institutionnelle du pays. Ainsi, Salah Goudjil est devenu officiellement le deuxième personnage de l’Etat algérien. Et lorsque des turbulences éclateront à grande échelle, Goudjil remplacera aisément Abdelmadjid Tebboune comme un certain Abdelkader Bensalah qui avait pris momentanément la place de Bouteflika en 2019. Cette régularisation de la situation de Goudjil a surpris Abdelmadjid Tebboune. Se sentant menacé, le président algérien a tenu à rappeler le lundi soir lors de son intervention télévisée sur l’ENTV qu’il est le « ministre de la Défense Nationale » et le « Chef Suprême des Forces Armées ». Une mise au point qui n’a convaincu personne en Algérie.
BOZO ZE CLAOUNE