Exclusif. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune prépare une batterie de mesures anti-françaises en cas de bras-de-fer avec Paris 

Abdelmadjid Tebboune a officiellement demandé à ses conseillers et aux membres de son gouvernement de travailler sur une liste ou une série de mesures de sanctions contre les intérêts français afin de riposter fermement au bras de fer que le nouveau gouvernement français, dirigé par Michel Barnier, risque de lui imposer dans les semaines à venir. Selon nos sources, les récentes prises de position et menaces proférées par Bruno Retailleau, nouveau ministre français de l’Intérieur, ont fortement déplu à Abdelmadjid Tebboune, qui a promis à son entourage proche de réagir de manière décisive dans le cas où le nouveau gouvernement français imposerait des restrictions sévères concernant la délivrance des visas aux ressortissants algériens ou dénoncerait unilatéralement le fameux accord migratoire franco-algérien du 27 décembre 1968.

Le nouveau ministre français de l’Intérieur est perçu comme très agaçant à Alger, notamment en raison de ses positions jugées nettement anti-algériennes et entièrement favorables au Maroc. En effet, dans ses déclarations publiques, Bruno Retailleau a prôné le dialogue constructif avec le Maroc, tout en adoptant une attitude ferme vis-à-vis de l’Algérie, en laissant entendre la possibilité de réduire significativement le nombre de visas délivrés aux Algériens tant que les autorités algériennes continueront de bloquer l’octroi des laissez-passer consulaires, nécessaires pour permettre l’expulsion des migrants irréguliers et des délinquants jugés ou condamnés en France.

Cette menace a particulièrement ébranlé le régime Tebboune, encore traumatisé par l’utilisation de l’arme des visas par Emmanuel Macron et l’ancien ministre Gérald Darmanin. Pour rappel, en 2021, la France avait divisé par deux le nombre de visas accordés aux Algériens. Ces sanctions se sont également traduites par des délais de traitement allongés et des frais supplémentaires, pénalisant injustement les citoyens lambda en Algérie, mais rendant aussi la vie difficile aux dirigeants algériens et à leurs familles, dont certains possèdent des résidences secondaires en France et ont des proches établis dans les grandes villes françaises.

D’après nos sources, cette fois-ci, le régime Tebboune ne compte pas se laisser faire, surtout après avoir pris conscience que Retailleau est un « pro-marocain » et un « anti-algérien » avéré.

Dans sa potentielle riposte, le régime Tebboune envisage de sanctionner directement les intérêts économiques français en réduisant graduellement, mais aussi massivement, les importations françaises en Algérie. Par la suite, il est question de restreindre les activités des entreprises françaises en Algérie. L’accès aux marchés publics leur sera bloqué, et leurs partenaires algériens seront dissuadés de maintenir leur collaboration.

On estime à près de 450 le nombre d’entreprises et d’entrepreneurs français implantés en Algérie, employant environ 40 000 salariés. Les autorités algériennes envisagent, dans leur scénario, de s’attaquer aux parts de marché détenues par les banques françaises, telles que Société Générale et BNP Paribas, ainsi qu’à d’autres entreprises françaises qui seraient exclues du marché algérien si le bras de fer avec le nouveau gouvernement français venait à s’intensifier. Par ailleurs, selon nos sources, le régime Tebboune n’hésitera pas à accorder des avantages inédits et massifs aux opérateurs économiques turcs pour répondre aux besoins du marché algérien, si les entreprises françaises venaient à être blacklistées.

Enfin, le régime Tebboune envisage de verrouiller la coopération sécuritaire avec la France et de réduire, voire de geler, les échanges sécuritaires et de renseignements sur le Sahel et la Libye, afin d’accentuer l’isolement géostratégique de la France dans cette zone sensible du continent africain. Nos sources assurent que l’application de ces sanctions et de cette riposte sera graduelle et dépendra surtout de l’attitude et des actions du nouveau gouvernement français en place à Paris.

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  1. dzpower 14:09 - octobre 7, 2024

    Vous avez sciemment oublier de mentionner que les restrictions de visa en 2001 ont touchés l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.

  2. Kamel 17:41 - octobre 8, 2024

    Une discussion avec le grand dealer sera au menu ? Où encore une aide au développement au agriculture du Rif et le lâcher des harragas chantage. La soumission d’Abraham porte ces fruits avec la France LGBT.