C’est une séquence qui n’est pas passée inaperçue. Mercredi 30 mars dernier, à son arrivée à l’aéroport international d’Alger, Antony Blinken descend de son avion officiel mais ne trouve pas son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Le ministre algérien des Affaires Étrangères a dépêché au salon d’honneur de l’Aéroport d’Alger plusieurs hauts représentants pour réserver un accueil chaleureux prétextant un agenda diplomatique chargé et des préparatifs importants pour assurer le bon déroulement de l’audience qu le Président algérien Abdelmadjid Tebboune devait accorder à Antony Blinken au Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
Il s’avère, a-t-on pu confirmer au cours de nos vérifications, que cet argument est totalement faux et fallacieux. Et les diplomates américains de l’Ambassade US à Alger ont bien capté le message délivré subrepticement par les autorités algériennes. En vérité, Lamamra a « boycotté » la cérémonie d’accueil de Blinken préférant l’attendre uniquement au siège du ministère des Affaires Étrangères en guise de protestation contre l’alignement pleinement assumé de la Maison-Blanche sur la position marocaine dans le dossier du Sahara Occidental.
Cet alignement n’était pas du tout du goût du pouvoir algérien qui espérait de la part de l’administration Biden une remise en cause de la décision de Donald Trump accordant au Maroc la reconnaissance officielle de sa souveraineté sur le Sahara Occidental. L’Algérie a décidé de renforcer les pressions sur les partenaires américains pour les amener à revoir leur position catégorique. Des pressions qui n’ont pas payé puisque même à Alger Antony Blinken a assuré aux dirigeants algériens qu’aucun changement n’est prévu dans l’attitude américaine à l’égard de la question du Sahara Occidental.
Mais cela n’a pas empêché le régime algérien de négocier un autre point avec Blinken. Il s’agit celui de l’ouverture d’un consulat américain officiel au Sahara Occidental. Tous les efforts des dirigeants algériens ont été orientés vers ce point pour arracher un compromis à Blinken qui est venu à Alger « courtiser » le régime algérien pour le persuader d’augmenter ses livraisons de gaz naturel aux européens qui pourraient se retrouver bientôt dans la peau des victimes d’un violent blocus énergétique imposé par Vladimir Poutine.