Par Ilyas Aribi
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Le Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale et Populaire (ANP),l’institution militaire en Algérie, Said Chengriha prépare une importante visite en Arabie Saoudite qui devra être organisée dans les jours à venir, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources bien introduites à Alger. Ce déplacement de Chengriha en Arabie Saoudite revêt une importance stratégique aux yeux des autorités algériennes car il est lié directement à l’actuelle conjoncture très tendue qui caractérise les relations de l’Algérie avec l’autre importante monarchie du Golfe, à savoir les Emirats Arabes Unis.
Nos sources attestent effectivement que le Chef de l’Institution militaire algérienne va entamer à Riyad plusieurs entrevues avec des dirigeants saoudiens dont des responsables des services secrets saoudiens pour échanger sur le conflit brûlant opposant depuis plusieurs mois l’Algérie aux Emirats Arabes Unis, un allié incontournable de l’Arabie Saoudite.
Justement, le chef de l’Armée algérienne espère trouver en Arabie Saoudite un canal de médiation qui lui permettra de négocier directement avec Abu Dhabi dans le but de trouver une issue rapide aux malentendus et problèmes qui alimentent de très vives tensions entre les deux pays. Les autorités émiraties n’ont pas voulu ouvrir les portes du dialogue et narguent ouvertement le régime algérien depuis l’été 2023 date à laquelle le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé ouvertement une lettre à l’homme fort des Emirats, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.
Ce dernier a refusé de répondre aux sollicitations algériennes pour répondre aux préoccupations soulevées par le régime algérien concernant l’implication des Emirats dans plusieurs « manœuvres » qualifiées par Alger « hostiles » à ses intérêts. Pis encore, les contacts officiels entre Abu Dhabi et Alger ont été réduits à leur expression la plus minimale par les autorités émiraties qui ont préféré boycotter les hauts responsables algériens afin de condamner les campagnes de dénigrement dont elles font l’objet de la part des médias publics et privés algériens.
Face à cette impasse, Alger envisage de faire appel à Riyad et décide de missionner le chef de l’armée pour sensibiliser les saoudiens sur la nécessité d’exercer des pressions sur les Emirats afin de les « ramener sur le droit de chemin » en ce qui concerne leur politique à l’égard de l’Algérie. Reste maintenant à savoir si l’Arabie Saoudite accepte ce rôle de médiateur et cette « mission de paix » que le régime algérien l’adjure d’accomplir afin d’éviter une nouvelle violente crise diplomatique dans le Monde Arabe.