Par Ilyes Aribi
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Le renforcement du lobby iranien en Afrique du Nord et notamment dans le Sahel tout particulièrement au Mali est l’une des plus grosses pommes de discordes qui alimentent les malentendus et tensions opposant Alger à Riyad et Abu Dhabi. Selon diverses sources sécuritaires et diplomatiques algériennes contactées par nos soins, Alger n’a pas du tout apprécié les récentes réactions de l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes-Unis à la suite des échanges sécuritaires et diplomatiques concernant les activités de l’Iran dans la région notamment au Mali.
Il semble que l’Algérie a voulu se montrer rassurante en communiquant des informations très précises sur le Sahel qui démentent toute implication grandissante d’un quelconque lobbying iranien auprès de la junte malienne. Les informations communiquées par Alger à Riyad et Abu Dhabi affirmaient que l’Iran veut juste s’emparer de nouveaux parts de marchés au Mali profitant du retrait de la France et des mauvaises relations de la junte malienne au pouvoir depuis 2022 avec plusieurs de ses voisins membres de la CEDEAO.
Il s’avère que ces explications n’ont pas du tout convaincu les interlocuteurs émiratis et saoudiens de l’Algérie qui ont fait un forcing au niveau de la Ligue Arabe pour exiger à ce qu’une enquête soit officiellement diligentée pour identifier les menaces éventuelles contre le Monde Arabe émanant des activités iraniennes au Mali.
La parole de l’Algérie a été donc mise en doute et sa lopyauté envers ses partenaires arabes a été sérieusement mise en cause. Une attitude qui a alimenté une véritable exaspération au sein du sérail algérien qui soupçonne, comme d’habitude, le voisin marocain d’avoir manigancé dans les coulisses de ses réseaux avec les deux plus importants pays du Golfe pour semer la zizanie entre Riyad, Abu Dhabi et… Alger. Selon nos sources, ce dossier « iranien » figure parmi les malentendus qui ont annulé à deux reprises la visite de Mohammed Ben Salmane, le prince héritier de l’Arabie Saoudite, à Alger.