Par Zoubeir Zalfaoui
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Comment organiser une élection présidentielle sans aucun candidat crédible et légitime ? Voilà le dilemme auquel est confronté en ce moment le régime algérien qui se prépare dans un climat très tendu en interne aux prochaines élections présidentielles de décembre 2024 qui marqueront la fin du premier mandat présidentiel de Tebboune.
Une scène politique disloquée, des personnalités politiques emprisonnées, terrorisées par la répression ou continuellement victimes d’intimidations policières et judiciaires, en Algérie, personne ne semble vouloir prendre le risque de faire de la politique un métier au regard des risques dangereux qu’il encourt à cause des pratiques liberticides du régime Tebboune. Cependant, cette impasse ne fait plus l’affaire de l’actuel système aux commandes du pays car même si les manoeuvres les plus insidieuses ont été lancées pour lancer le projet du 2e mandat présidentiel d’Abdelmadjid Tebboune, le pouvoir en place à Alger a besoin de crédibiliser la future élection présidentielle en se conformant à certains standards internationaux comme, par exemple, la présence de d’autres candidats censés jouer le rôle du concurrent qui peut battre le Président Sortant.
Et pour jouer ce rôle, les acteurs manquent cruellement puisque les prisons sont remplies d’opposants crédibles et pendant ces 4 dernières années, les personnalités algériennes les plus influentes ont choisi l’exil. Que faire dès lors ? Des officines du régime algérien ont élaboré une première liste de personnalités appelées « à sortir du placard » pour participer à ces élections présidentielles 2024 qui représentent un rendez-vous sensible pour l’avenir du pouvoir en place. Et à la tête de ces personnalités courtisées, approchées et qui suscite de l’intérêt des officines sécuritaires en charge de la préparation des futures élections de décembre 2024, nous retrouvons, attestent nos sources, Abdelaziz Belkhadem.
A 77 ans, l »ex Chef du gouvernement algérien de 2006 jusqu’à 2008 et ex-Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) de 2005 jusqu’à 2013, est encore l’un des rares poids lourds historiques de la vie politique algérienne qui est encore en vie et qui n’est pas enfermé dans une cellule de prison ou condamné à un exil douloureux à l’étranger. Encore populaire aux yeux d’un certain nombre d’ancien militants du FLN et très respecté par le courant islamiste conservateur, Abdelaziz Belkhadem pourrait susciter le consensus autour de lui et créer une animation politique capable de donner du crédit aux futures élections présidentielles 2024.
Mais son retour en politique n’a pas été encore définitivement acté car le Palais Présidentiel d’El-Mouradia n’a pas donné son feu vert. Et l’idée de voir un Belkhadem concurrencer Tebboune ne suscite pas l’enthousiasme au sein du clan présidentiel qui craint « un coup tordu » de la part de certains clans du pouvoir pour offrir la victoire à Belkhadem au lieu de « sanctuariser » Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat algérien pour un 2e mandat successif. Le suspense bat son plein et il faut attendre encore jusqu’à début 2024 pour connaître ce que le « destin » en Algérie va réserver à Abdelaziz Belkhadem.