Par Ilyes Aribi
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Les pressions américaines sur le régime algérien sont montées encore crescendo. Ce mercredi 5 octobre, l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger Elizabeth Moore Aubin a été reçue par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Ce dernier a tenu à s’expliquer avec la diplomate américaine à la suite des initiatives lancées par des députés et sénateurs américains réclamant des sanctions sévères contre les dirigeants en raison de leur soutien affiché à la politique agressive et expansionniste de Vladimir Poutine, l’homme fort de Moscou.
Ces vives critiques ont suscité de larges inquiétudes au sein du sérail algérien. Lamamra est passé à l’action en demandant une entrevue avec l’ambassadrice américaine à Alger. Or, celle-ci n’a pas caché à son interlocuteur algérien qu’un sentiment de colère commence à émerger au sein de plusieurs cercles des décideurs politiques américains. La proximité du régime algérien avec la Russie de Vladimir Poutine est de plus en plus mal vue et provoque l’hostilité grandissante de plusieurs lobbys américains favorables à des sanctions directes contre tous les alliés de la Russie dans le monde.
Contrairement aux apparences affichées par les tweets de la diplomate américaine et le sourire de Lamamra, cette entrevue ne fut pas aussi amicale que l’on croit. Selon nos sources, Elizabeth Moore Aubin a expliqué fermement à Lamamra que la Maison Blanche s’opposera vigoureusement à toute tentative de déploiement de l’hégémonie russe en Afrique du Nord et dans le Sahel. Washington a fait parvenir aussi un message clair au régime algérien : l’Algérie ne doit pas servir de base arrière pour le lobbying russe dans la région et le renforcement excessif de la coopération militaire avec la Russie de Poutine risque de provoquer une remise en cause des bonnes relations de l’Algérie avec les Etats-Unis.
En clair, la Maison Blanche demande au régime algérien d’observer une position de « neutralité » dans cette guerre totale que livre l’Occident à la Russie de Poutine. Face à ses mises en garde, Lamamra, selon nos sources, a tenté de rassurer les partenaires américains que l’Algérie ne compte nullement encourager des actions subversives de la Russie dans la région et ne cautionnera aucun plan de déstabilisation qui pourrait être imposé par Moscou. Les assurances d’Alger suffiront-elles pour calmer la colère des cercles les plus influents de la Politique Internationale américaine à Washington ? Pas si sûr…