Le Mali sera au cœur de toutes les discussions qui auront lieu entre les dirigeants algériens et le président français Emmanuel Macron. Ce dernier se rendra officiellement à Alger le 25 et 26 août prochain. Et à cette occasion; les dirigeants algériens ont promis à leurs interlocuteurs français des informations détaillées et étayées par « des preuves irréfutables » concernant ce qui est qualifié par Alger de « rôle malsain » du Maroc dans la crise malienne et sahélienne.
Selon les sources de Maghreb-intelligence, les autorités algériennes s’apprêtent à révéler à leurs homologues français lors de la visite d’Emmanuel Macron à Alger un rapport qui lance de graves accusations contre le Maroc. Les services marocains sont accusés par l’Algérie d’avoir fomenté, préparé ou facilité l’organisation de plusieurs actions armées orchestrées par des groupes que les services secrets algériens classent comme « étant affiliés aux services marocains ». Ces graves accusations feront l’objet d’une présentation minutieuse lors des réunions qui regrouperont des hauts responsables sécuritaires français et algériens.
Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune veut même aborder ouvertement ces accusations avec Emmanuel Macron pour le persuader que le Maroc joue un « rôle dangereux et troublant » au Sahel. Pour étayer ces accusations, les autorités algériennes ont identifié un certain nombre d’activistes ou de leaders politiques maliens qui entretiennent une importante relation de proximité avec Rabat. « Ces figures auraient des liens avec des mouvances armées », accusent les services algériens qui prétendent détenir des informations concrètes et vérifiables prouvant ces accusations.
Pour Alger, Rabat veut déstabiliser le sud algérien en cultivant les foyers de tension dans le nord du Mali et en soutenant activement des parties hostiles à l’intervention de l’Algérie dans le dossier malien. Lors de sa récente sortie médiatique, Abdelmadjid Tebboune a explicité ces accusations sans nommer directement le Maroc.
« Le terrorisme existe au Mali mais une partie est fabriquée », a accusé le chef de l’Etat algérien lors de sa dernière interview présidentielle diffusée par l’ENTV, la chaîne étatique algérienne, estimant que certaines parties ne veulent pas que la situation s’améliore et que la dégradation de la situation au Mali « aiguise les appétits de certains Etats » qu’il n’a pas nommés. « A chaque fois que nous tentons de rassembler les frères (les belligérants maliens) dans un pays donné, certaines parties s’ingèrent (…), l’Algérie est enviée pour son rôle », a-t-il ajouté, affirmant que son pays « traite avec les Etats africains de bonne foi et avec sincérité pour régler les problèmes », avait affirmé enfin à ce sujet Abdelmadjid Tebboune dont l’entourage est noyauté par un lobby anti-Maroc qui ne cesse de tisser sa toile au sein du sérail algérien.