Les dirigeants algériens sont en colère contre la France et ils envisagent de le faire savoir officiellement dans les jours à venir, a-t-on pu apprendre de plusieurs sources diplomatiques algériennes. Le motif de cette colère est lié aux récents exercices organisés communément par la France et le Maroc. En effet, les armées de l’air française et marocaine ont achevé vendredi dernier au Maroc un exercice d’entraînement de Mirage, pour la première fois depuis dix ans, visant à « renforcer la coopération aéronautique militaire » bilatérale, selon des sources diplomatiques et militaires.
Baptisé « Marathon 2022 », cet exercice des armées de l’air française et marocaine s’est déroulé à partir du 16 mai depuis la base aérienne des Forces Royales Air (FRA) de Sidi Slimane, près de Rabat dans le but de « Renforcer la coopération aéronautique militaire », ont déclaré des sources diplomatiques et militaires. Justement, cette coopération militaire renforcée entre la France et le Maroc ne passe pas à Alger d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte où l’Algérie s’attendait à une relance effective et approfondie des relations bilatérales avec la France après de longs mois de crispation diplomatique entre les deux pays.
La déception fut, malheureusement, très forte à Alger en raison de ses exercices militaires vécus par les dirigeants algériens comme un alignement dangereux et inquiétant sur les positions géopolitiques marocaines qui s’opposent radicalement aux intérêts algériens dans la région notamment en raison des divergences profondes qui se sont creusés encore davantage depuis 2020 dans le conflit entourant le Sahara Occidental.
Selon nos sources, une réunion de haut niveau sera organisée prochainement au Palais présidentiel d’El-Mouradia entre le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune ainsi que des représentants de haut rang de l’institution militaire. Cette réunion étudiera les conséquences de ce rapprochement militaire renforcé entre la France et le Maroc et des propositions concrètes seront formulées par les dirigeants algériens pour protester officiellement auprès de la France au sujet de ses actions militaires jugées comme potentiellement « hostiles » contre l’Algérie.