
Par Ilyas Aribi
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L’Algérie a fini par confirmer l’achat d’avions de combat Su-57E « Felon » auprès de la Russie. Le pays a annoncé cette semaine avoir conclu avec la Russie un contrat pour acquérir des avions de combats Su-57 « Felon ». Selon la télévision d’État, un premier lot de six appareils aurait été commandé et les deux premiers devraient être livrés cette année. Huit autres pourraient être achetés plus tard, plus exactement vers 2028. Les pilotes de l’armée de l’air algérienne sont aujourd’hui en formation en Russie pour manier cet appareil ultramoderne. Selon nos sources, cette opération d’acquisition militaire très délicate a pu avoir lieu entre Alger et Moscou après le feu vert de Washington.
Les autorités algériennes ont pris le soin de consulter les autorités américaines avant d’officialiser cette importante commande militaire. Alger a entrepris des contacts approfondis avec Washington pour ne pas se retrouver sous la menace de la législation CAATSA (Countering Adversaires of America Through Sanction Act), une loi qui permet à l’exécutif américain de mettre en œuvre de sévères sanctions à l’encontre des clients de l’industrie de défense des adversaires des États-Unis, dont fait partie la Russie.
Depuis sa promulgation par Donald Trump en décembre 2019, sous la pression du Congrès, de l’aveu commun de nombreux observateurs et experts internationaux, la loi CAATSA a considérablement handicapé les exportations militaires russes, les commandes de grands systèmes, comme les avions de combat, de navires ou de chars. Concernant cette acquisition algérienne d’avions de combats Su-57, les autorités algériennes ont obtenu l’accord américain pour pouvoir l’annoncer officiellement lors de pourparlers ayant eu lieu à Alger fin janvier dernier avec le général Michael Langley, commandant du commandement américain pour l’Afrique, qui avait effectué sa troisième visite en Algérie le 22 janvier 2025. Abdelmadjid Tebboune avait reçu personnellement, le Général d’Armée Michael Langley, Commandant du Commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) et la délégation qui l’accompagnait. A la fin de son séjour à Alger, Michael Langley a même signé un accord de protocole d’accord avec le ministère algérien de la défense nationale.
En parallèle de cet accord, Alger a convaincu Washington de la nécessité de « valider » ce marché avec la Russie. Mais pour ce faire, les autorités algériennes ont fourni des garanties solides aux Etats-Unis. Il est question, attestent nos sources, de procéder à un achat limité de ces avions russes redoutables, un nombre limité d’avions, afin de démontrer que l’Algérie n’utilisera jamais cette nouvelle force militaire offensive pour déséquilibrer les rapports de force avec le voisin marocain, un allié stratégique des Etats-Unis dans la région. L’Algérie s’est engagée ainsi à présenter des assurances concernant une politique de non-agression miilitaire à l’encontre du Maroc.
Soulignons enfin que le Su-57 « Felon » est un appareil ultramoderne, développé par le constructeur russe Soukhoï dans les années 2010. Mais la Russie n’en aurait construit que 32 exemplaires, dont 10 prototypes. Chasseur polyvalent capable de combattre dans les airs mais aussi de mener des frappes terrestres et maritimes, le Su-57 intègre la furtivité, la supermanœuvrabilité, la supercroisière, l’avionique intégrée et une grande capacité de charge utile.