Juste après sa victoire au deuxième tour du deuxième tour des élections présidentielles françaises, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, a été le premier Chef d’Etat étranger à avoir adressé officiellement une invitation à Emmanuel Macron pour une visite d’Etat à Alger.
Dans sa lettre publiée, lundi après-midi par la présidence algérienne, Abdelmadjid Tebboune a évoqué son souhait de bâtir une « relation de confiance et d’amitié », avec un « regard vers l’avenir, à la hauteur des ambitions partagées ». Dans ce sens, le chef de l’Etat algérien a invité son homologue à visiter prochainement l’Algérie pour une nouvelle page des relations algéro-françaises ».
« La confiance que le peuple français vous a renouvelée est un signe de gratitude pour les résultats que vous avez obtenus, et un témoignage d’une reconnaissance pour vos qualités d’hommes d’État que vous avez mises au service des intérêts de votre nation et de sa place sur la scène internationale », a écrit d’abord Abdelmadjid Tebboune, exprimant à Macron ses « chaleureuses félicitations ».
Mettant l’accent sur « la qualité » de la « relation personnelle empreinte de confiance et d’amitié » qu’il partage avec Emmanuel Macron, il a exprimé sa » satisfaction » de ce qu’il a qualifié « d’avancées enregistrées, quoique relativement, dans le partenariat algéro-français » .
« J’espère qu’au moment où vous entamez un second mandat, ce partenariat s’enrichit par l’effort conjoint dans le processus des relations bilatérales, pour le porter aux meilleurs niveaux espérés », a-t-il ajouté. Il a également souligné l’« opportunité historique » qui s’offre aux deux pays pour « entrevoir l’avenir et prendre en charge nos ambitions avec courage et responsabilité ».
Pour le Président algérien, « qu’il s’agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d’interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l’équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d’ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d’amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses ».
Abdelmadjid Tebboune a terminé sa lettre en exprimant à Macron son « plaisir » de l’accueillir « prochainement en Algérie », tout en l’invitant à lancer « ensemble » une dynamique qui va de l’avant « dans le traitement des grands dossiers… et dans l’intensification et l’élargissement des relations algéro-françaises ».
Selon nos sources, cette visite de Macron à Alger a été actée depuis la dernière visite de Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, à Alger, le 14 avril dernier. Cette visite a été négociée par Alger en échange de son soutien actif et son lobbying puissant mené au sein de la diaspora algérienne en France et la communauté musulmane en faveur de la candidature d’Emmanuel Macron. Depuis les premières semaines de la campagne électorale française, l’Algérie a mobilisé tous ses réseaux comme la Grande Mosquée de Paris ainsi que l’ensemble des associations religieuses qui lui sont fidèles et qui bénéficient d’un ancrage populaire important au sein des quartiers populaires, les catégories de la population française face auxquelles Macron était le plus en difficulté durant sa campagne pour un deuxième mandat présidentiel.
Le soutien actif de l’Algérie s’est exprimé aussi par une mobilisation importante de l’ambassade d’Algérie auprès de plusieurs associations de quartiers ou caritatives qui collaborent avec les services consulaires pour des programmes de coopération entre les deux pays.
Le deuxième sacre de Macron est donc vécu par Alger comme un soulagement qui s’attend ainsi à un « renvoi d’ascenseur ». Celui-ci se concrétisera par une visite d’Etat de Macron à Alger qui redorera le blason du Président Tebboune en confortant son pouvoir qui manque cruellement de prestige international. Cette visite d’Etat du président français rehaussera la figure de Tebboune qui cherche à se positionner d’ores et déjà comme l’homme qui a sorti l’Algérie de sa profonde crise politique qui l’a paralysée en 2019. Et cet argument sera un atout majeur pour Tebboune qui pense dès maintenant à son… Deuxième mandat après 2024.