La très controversée sortie du président algérien Abdelmadjid Tebboune contre les dirigeants ou autorités des Emirats Arabes Unis lors de sa dernière interview télévisée datant du 30 mars dernier n’est pas du tout fortuite ni le fruit d’une spontanéité incontrôlée. Selon nos sources, cette attaque en règle contre Abu Dhabi a été bel et bien calculée et programmée par la Présidence algérienne en raison de deux dossiers sensibles qui préoccupent au plus haut point le régime algérien.
Il s’agit de la Mauritanie et de Libye. Dans ces deux dossiers, des nouveaux éléments viennent troubler l’agenda du régime algérien et derrière les développements régionaux à l’origine des craintes algériennes, Abu Dhabi est encore une fois pointée du doigt par Abdelmadjid Tebboune et les autres dirigeants algériens.
En Libye, le leader du camp anti-Algérie dans le pays, à savoir le Maréchal Khalifa Belqasim Haftar, s’est beaucoup rapproché des nouvelles autorités au pouvoir à Niamey au Niger et plusieurs délégations libyennes du Maréchal Hafter, classé comme un ennemi dangereux pour les intérêts de l’Algérie dans la région, ont été reçus en grande pompe à Niamey. Mieux encore, depuis le début de l’année 2024, des délégations officielles nigériennes ont été reçus et accueillies à Benghazi pour discuter des modalités de partenariats militaires, politiques et économiques.
Pour Alger, derrière la construction de ce nouvel axe Benghazi-Niamey, plane l’ombre des Emirats Arabes-Unis qui veulent créer un nouvel ordre régional fondé sur des régimes qui sont acquis à leur cause et à leurs intérêts diplomatiques dans la région. Et cette alliance menace directement l’Algérie car elle la ceinture dangereusement sans oublier qu’elle réduit significativement son influence sur les pays voisins stratégiques comme la Libye ou le Niger.
D’autre part, les dirigeants algériens sont révulsés par ce qu’ils considèrent comme des tentatives incessantes des Emirats Arabes Unis de semer la zizanie entre Alger et Nouakchott. Dans le nouveau plan d’action de l’Algérie pour neutraliser le Maroc et contenir son influence régionale, la Mauritanie joue un rôle majeur d’autant plus que le régime Tebboune utilise tous les moyens pour convaincre Nouakchott de participer prochainement à un sommet tripartite avec la Tunisie de Kaies Said afin de relancer une nouvelle formule de l’Union du Maghreb Arabe mais sans associer le Maroc et acter de facto l’exclusion de Rabat de toute la région.
Une victoire symbolique que le régime algérien veut à tout prix obtenir mais sans l’implication de la Mauritanie, ce plan tombe à l’eau. Justement, les dirigeants algériens soupçonnent fortement les émiratis d’être à l’origine des pressions exercées sur Nouakchott pour la dissuader de participer à cette « combine algérienne ». C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à Alger et Abdelmadjid Tebboune, dont la fin de mandat s’approche à grand pas sans bilan reluisant, mais qui a cruellement besoin de certaines victoires diplomatiques pour redorer son blason, n’a pas pu contenir sa colère contre ces sataniques Emirats qui l’empêchent de mener à bout ses projets géopolitiques.
Interesting!
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